• BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm

    La première des choses concernant la science, est le fait qu’elle se puise du Qor’ân et de la Sounnah.

    Il n’y a pas d’explication du Livre d’Allâh et de la Sounnah en dehors [de l’explication] des Gens de science spécialistes en la matière. La science doit être puisée d’eux.

    Pour ce qui est du débutant en science, il ne doit pas la prendre (seul) directement du Qor’ân et de la Sounnah, mais plutôt à travers l’étude de ces deux sources auprès des savants avérés, qui vont pouvoir lui expliquer et lui commenter le Livre d’Allâh et la Tradition de Son Envoyé, et en lui clarifiant comment mettre ces sources en pratique. Telle est la science bénéfique.

    On ne prend pas la science des livres uniquement, ou des enseignants ignorants ou ascètes connus pour une adoration fervente et pieuse, alors qu’ils ne possèdent pas de science. La science se prend auprès des savants avérés en la matière et réputés pour cela. Telle est la manière de prendre la science bénéfique bâtie sur des fondements authentiques. Ainsi est la science bénéfique.

    Telle a été la manière de faire de nos savants contemporains et anciens, qui ont pris leur science auprès de leurs savants et en ont héritée. Allâh a accordé aux savants l’héritage des Prophètes, qui ont mis en application après eux l’enseignement aux gens, comme les Prophètes (‘alayhim as-Salat wa salam) qui ont enseigné aux gens selon ce qu’Allâh leur avait révélé.

    Ceci dit, « Toute âme doit goûter la mort. »  [1] et les Prophètes (‘alayhim as-Salat wa salam) sont morts ; par la miséricorde d’Allâh, Il a accordé aux savants l’héritage des Prophètes, et ils ont mis en application la science et l’enseignement, et c’est la raison pour laquelle ils sont désignés comme les héritiers des Prophètes. [2]

    [1] Coran, 21/35

    [2] Mouhâdharâtoun fîl-‘Aqîdati wad-Da’wah du SHeikh Sâlih al-Fawzân, 2/298

    SHeikh Sâlih bn Fawzân al-Fawzân (qu’Allâh le préserve)

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  • BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm

    Question :

    Quel peut-être votre conseil pour les étudiants qui débutent [dans la science] ?

    Réponse :

    Mon conseil pour les étudiants en science qui débutent, est qu’ils étudient auprès de savants dignes de confiance dans leur « Dogme », leurs connaissances et leurs conseils, et qu’ils commencent par les petits livres résumés disponibles dans les différentes sciences en les mémorisant [par cœur]. Avec cela, qu’ils prennent le commentaire de ces livres faits par leurs savants, petit par petit et point par point. Particulièrement, les manuscrits présents dans les établissements de science et facultés islamiques, car ceux-là contiennent la science progressive nécessaire pour l’étudiant en science qui apprend petit par petit, et il y a en cela beaucoup de bien. Ceci dit, si l’étudiant ne fait pas partie d’un programme scolaire ou universitaire, il se doit d’assister régulièrement aux cours des savants faits dans les mosquées, avec des leçons qui touchent le domaine de la jurisprudence ou la grammaire ou le Dogme et ainsi de suite.

    Quant à ce que font certains jeunes maintenant, qui commencent [leurs études] par des livres soutenus et détaillés, ou qui en achètent et s’assoient dans leur maison pour les lires, certes cela n’est pas correct, et ils n’apprennent pas comme ça, bien au contraire, cela n’est que futilité. C’est ce qui pousse certaines personnes à s’exprimer dans le domaine de la science et à donner des avis sur des questions sans science, et parlent ainsi au sujet d’Allâh sans science, du fait qu’ils n’ont construit [leur science] sur aucune base ferme. Il faut donc être présent aux assises dans les cercles de rappel des savants, et il faut obligatoirement de la patience et de l’endurance [en cela].

    Et comme l’a dit l’Imâm ach-Châfi’î (rahimahullâh) : « Celui qui ne goûte pas l’humilité de l’étude un temps soit-il, boira certes la tasse de l’ignorance pour le reste de sa vie. » [1]

    [1] Kitâb « Al-Ajwibat ul-Mufîdah ’an As-îlat il-Manâhidj al-Djadîdah » de SHeikh Sâlih al-Fawzân, p.130-132

    SHeikh Sâlih Ibn Fawzân al-Fawzân (qu’Allâh le préserve)

    copié de manhajulhaqq.com

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  • Exhortation de Cheikh ‘Abd Allah al Boukhari à la correction des comportements.

    بسم الله الرحمن الرحيم

    Exhortation donnée le 28.03.1433 h (20.02.2012 ) dans son explication des « 3 Bases ».

    Le cheikh a dit (après avoir répondu à une question concernant certains mauvais comportements) :

    Je profite de l’occasion, et ceci est malheureusement un triste constat et une chose établie chez certains étudiants, chez certains frères –qu’Allah les guide- pour donner un conseil plein de compassion et appeler à la prise de conscience pour celui qui y prête attention.

    Ces frères donc –qu’Allah leur donne le succès et les guide vers la Sounna- sont de 3 catégories :

    • Certains étaient mécréants, ou l'étaient devenus, et Allah les a comblés par la guidée à l’Islam et la Sounna. Et ceci est un bienfait, n'est-ce pas?
    • D’autres, musulmans d’origine, mais dans l’égarement et l’insouciance, et plus que laxistes vis-à-vis d'Allah par rapport aux droits d’Allah. Allah les a guidés vers la Sounna et le droit chemin.
    • Enfin, il y a ceux qui ont grandi et ont été éduqués parmi les gens de la Sounna, dans la voie de la Sounna, adoptant leurs comportements et apprenant leur science.

    La première et la deuxième catégorie, aucun doute que leur guidée vers la Sounna est une grâce et un bienfait énorme venant d’Allah, bienfait qui n’a pas de prix.

    Cependant, ce qui est ô combien triste et désolant, est que ces frères là ont gardé des comportements de la mécréance et de la perversité en eux, tels que la suspicion, la tricherie, la traîtrise, le mensonge, la calomnie, la tromperie et bien d’autres mauvais comportements qu’ils gardent en eux après avoir emprunté le chemin de la Sounna, ne faisant rien pour les corriger.

    Ces mauvais comportements engendrent de profonds et nombreux maux, et sont parfois la cause de l’éloignement des gens de la voie de la Sounna.

    Le Prophète (‘alayhi al salat wa al salam) a dit à un de ses compagnons : « Il y a en toi des restes de la Jahiliyya [1]» et également alors que des compagnons étaient en train de se quereller en appelant à leurs clans respectifs « Ô vous les Ansars! » « Ô vous les Mouhajirines! », il dit « Est-ce par l'appel de la jahiliyya que vous appelez alors que je suis parmi vous?! Laissez-là car elle est répugnante! »

    Tout ceci est donc interdit pour celui qui s’accroche à la Sounna, il lui est obligatoire d’apprendre et d’adopter les comportements de la Sounna. Et par Allah, c’est une chose que j’ai ressenti et vécu.

    De plus, beaucoup de querelles et de rancœurs entre les étudiants de la même voie, celle de la Sounna, celle des pieux prédécesseurs (al Salafiya), sont dues et reviennent à ce mal récurrent.

    Allah connait leurs arrière-pensées. Et bien qu’ils tentent de te le cacher, cela apparaitra forcément à travers leurs actes et leurs paroles. Il convient donc que l'individu se corrige ainsi que la voie sur laquelle il chemine, et qu'il se repente et fasse son examen de conscience.

    Va-t-il rester avec de tels comportements ?! Lorsque le Prophète (‘alayhi al salat wa al salam) est venu avec l’islam, les gens étaient dans l’ignorance et sur des habitudes hideuses comme le polythéisme, la sorcellerie, l’adultère, l’usure, les jeux de hasard de même que les paris, et bien d’autres égarements.

    Cependant, ils avaient aussi de bons comportements comme le courage, l’hospitalité, la générosité, l’aide au nécessiteux. Lors de sa venue, l’Islam a approuvé les bons comportements et a interdit les mauvais, les a combattus et effacés.

    En résumé, mon frère, et je ne suis pas de celui qui juge les intentions, et je ne sais pas ce qu’il y a dans le cœur des gens. Tu sais mieux que quiconque ce qu’il y a en toi ! Pose-toi des questions ! Interroge ton âme !

    ‘Omar (qu’Allah l’agréé) n’a-t-il pas dit : « Jugez vos âmes avant qu’elles ne soient jugées. » Pesez vos œuvres avant qu’elles ne soient pesées ! L’intelligent est celui qui se juge lui-même et œuvre pour l’au-delà, et l'incapable est celui qui suit ses passions et se base sur des espoirs trompeurs.

    Ô mon frère juge ton âme, délaisse les mauvais comportements ! Par quoi les remplacer ? Par la Sounna exempte de tout défaut. Et c'est pour cela que les savants ont montré et expliqué ces bons comportements dans leurs livres, l’imam al Boukhari a consacré des chapitres de son Sahih aux comportements (al adab, al riqaq), il a même écrit un livre de hadith spécialement dédié aux bons comportements (al adab al moufrad), lis y les comportements du Prophète (‘alayhi al salat wa al salam).Abou Cheikh qui a également écrit un livre sur les comportements du Prophète (‘alayhi al salat wa al salam).

    Lis donc mon frère, apprend, car personne ne naît avec le savoir. Va-t-on rester comme ça jusqu’à la mort ? Quand va-t-on se corriger ? Quand va-t-on demander pardon à Allah et se repentir ?

    Il apparait que cette question (qui a eu pour conséquence l’exhortation du cheikh) est causée par ce problème de comportement. Comme il est mentionné dans la question, le fait de rendre mécréant, de calomnier, et de donner des surnoms à une personne même après son repentir sincère, pourquoi donc ?! Celui qui se repent d’un repentir sincère, et bien al hamdulillah, ses fautes sont pardonnées. Que veux tu des gens ? Ne veux tu pas des gens qu’ils se repentent ? Allah se réjouit quand son serviteur se repent. Toi, tu n’es pas content ?

    En conclusion, tout le bien se trouve dans la Sounna et le mal se trouve dans le fait de la contredire. Et prend garde à ne pas associer tes mauvaise manières, et tes mauvais comportements à la Sounna, qu’ils soient actes ou paroles. Tu serais alors un ennemi du Messager d’Allah (‘alayhi al salat wa al salam) et mentirais sur lui. Et ce, même si ce n'est pas volontaire. Et le hadith: «Celui qui se prononce en mon nom alors qu'il sait que c'est un mensonge fait partie des menteurs» ne vise pas seulement les paroles, car celui qui attribue à la Sunna un acte qui lui est étranger et également un menteur sur le Messager d'Allah (‘alayhi al salat wa al salam).

    Fais donc attention -qu’Allah te garde-, je t’aurais certes conseillé, et Allah tient sa promesse.

    Et que les éloges d’Allah et Sa paix soient sur le Messager d’Allah, sur sa famille et ses compagnons.

    [1] Al Jahiliya (mentionnée plus haut):cheykh Salah al Fawzan a dit :c’est la période avant l’arrivée de l’islam, et c’est aussi tout ce qui contredit ce que le Messager d’Allah (‘alayhi al salat wa al salam) a apporté.

    Traduit par Daoud abou Soulayman (Toulouse), Médine 1433. Propagé avec l'autorisation préalable du cheykh -qu'Allah le récompense-.

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  • De Muhammad Ibn Salih Al ‘Uthaymin (rahimahullah) au frère ou à la soeur, qu’Allah le ou la

    préserve. Que la paix, la miséricorde et la bénédiction d’Allah soient sur toi. Tu m’as

    demandé, qu’Allah te bénisse, de te dresser une ligne de conduite que tu pourrais suivre

    dans ta vie. Et je demande à Allah, le Très-Haut, qu’Il nous permette à tous d’atteindre toute

    chose qui mène sur le droit chemin et permet de marcher sur la voie droite, de connaître le

    succès et de faire preuve de rectitude. Qu’Il fasse que nous soyons de pieux prédicateurs

    qui guident sur la bonne voie, qui restaurent et font le bien.

    Et je te répondrai :

    Premièrement : Avec Allah

    Aspire à être toujours avec Allah en ressentant Sa puissance, en méditant sur Ses signes

    universels tels que la création des cieux et de la terre, ce qu’Il y instaura par Sa fabuleuse

    sagesse, Son formidable pouvoir et Son immense miséricorde et grâce ; et Ses signes

    législatifs révélés par Ses prophètes notamment le sceau des prophètes Muhammad

    (salallahu ‘alayhi wa salam).

    Que ton cœur soit plein d’amour pour Allah, l’Exalté, pour tous les bienfaits qu’Il t’a accordés

    et tous les maux dont Il t’a préservé. Tout particulièrement pour le bienfait de l’Islam et la

    rectitude dans sa pratique (qu’Il t’a accordé). Et ce jusqu’à ce qu’Il soit l’être que tu aimes le

    plus.

    Que ton cœur soit plein d’exaltation pour Allah et ce jusqu’à qu’Il soit au fond de toi la chose

    la plus importante. Et en regroupant dans ton cœur cet amour pour Allah et cette exaltation,

    ta pratique en sera plus droite : l’amour que tu Lui portes t’incitera à accomplir Ses

    injonctions et l’exaltation que tu Lui accordes t’incitera à t’écarter de Ses interdits.

    Que tu sois sincère dans ta dévotion, que tu t’en remettes à Lui dans tous les cas pour

    valider de la sorte le degré :

    « C’est toi que nous adorons et c’est Toi que nous implorons »

    Que tu  aies toujours à l’esprit que tu accomplis Ses injonctions et t’écartes de Ses interdits

    pour te conformer à Ses volontés. Ainsi tu verras que ta pratique aura un autre goût que tu

    ne peux ressentir en étant distrait. Tu obtiendras en outre une assistance de Sa part dans

    l’aboutissement de tes affaires qui n’auraient pu se concrétiser si tu avais dû compter

    uniquement sur ta propre personne.

    Deuxièmement : Avec le prophète (salallahu ‘alayhi wa salam):

    Que tu fasses prévaloir l’amour que tu portes au prophète (salallahu ‘alayhi wa salam) sur

    celui de toute autre créature, ainsi que sa voie et ses enseignements (sunna) sur toute autre

    voie ou tout autre enseignement.

    Que tu le considères comme étant un guide pour toi dans tes pratiques et ton comportement,

    de sorte que lorsque tu désires accomplir un acte de dévotion, tu ressentes que tu es en

    train de le suivre comme s’Il se trouvait devant toi. Tu suis sa trace et suis sa voie.

    De même dans ton éthique, tu adoptes son comportement (salallahu ‘alayhi wa salam)

    qu’Allah, l’Exalté, a décrit comme étant :

    « Et tu es certes, d’une moralité imminente »)

    Aussitôt que tu adopteras cette attitude, tu seras alors avide : avide de connaître ses décrets

    et son comportement.

    Que tu appelles à la sunna du prophète (salallahu ‘alayhi wa salam), la préserves et la

    protèges. Ainsi Allah te préservera selon l’aide que tu as apporté à Ses préceptes (shari’a).

    Troisièmement : Tes œuvres journalières autres que canoniques :

    1- Si tu te lèves dans la nuit, rappelle-toi Allah et invoque-Le car c’est un moment propice à

    être entendu. Et récite les paroles d’Allah :

    « Il y a certes dans la création des cieux et de la terre… »)

    jusqu’à la fin de la sourate Ali ‘Imrane, qui représentent un ensemble de dix versets.

    2- Prie vers la fin de la nuit autant de prières que tu le peux en les clôturant par une prière

    impaire.

    3- Préserve autant que tu le peux les invocations du matin : répète cent fois :

    « Il n’y a point de divinité autre qu’Allah, seul, sans associé, à Lui la souveraineté, et à Lui la

    louange, Il est le puissant sur toute chose »

    4- Prie la prière de la matinée ( Ad-Duha).

    5- Préserve autant que tu le peux les invocations du soir.

    Quatrièmement : Comment étudier :

    1- Aspire à apprendre le livre d’Allah, et tous les jours, détermine des passages à lire. Que

    ta lecture soit avec mesure et recherche du sens. Et si dans ta lecture, tu apprends quelque

    chose, note-le.

    2- Aspire à apprendre la sounna authentique du prophète (salallahu ‘alayhi wa salam). Tu

    peux à titre d’exemple apprendre ‘Umdatul Ahkam.

    Sois attentif et ferme pour ne pas apprendre de manière désordonnée…d’étudier un

    peu par-ci et un peu par-là, car cela te fait perdre ton temps et disperse ton esprit.

    Commence par les petits livres, comprends-les bien, puis fais les suivre par des

    livres plus soutenus, de sorte que tu prennes ta science par étape, qu’elle imprègne

    ton cœur et apaise ton esprit.

    Aspire à connaître les fondements et ses règles. Et toute règle que tu remarques, note-la car

    il a été dit : « Celui qui est privé des fondements est privé de l’arrivée ».

    Débats des points avec ton maître (shaikh) ou avec une personne de confiance parmi tes

    proches amis dont tu juges les connaissances et la pratique convenables. Au pire, suppose

    dans ton esprit qu’une personne débat avec toi, si tu ne trouves personne avec qui débattre.

    Voilà. Et je demande à Allah qu’Il t’enseigne ce qui t’est utile et que ce que tu apprends te

    soit profitable, qu’Il t’accorde plus de connaissances et qu’Il fasse que tu sois de Ses pieux

    serviteurs et un membre de Son groupe victorieux. Et que la paix, la miséricorde et la

    bénédiction d’Allah soient sur toi.

    Traduit par Abu Muss’ab

    Source : article publié sur islamway

    Revu par les salafis de l’Est

     

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  •  

    LES VERTUS DE LA PATIENCE

    L’imam Ahmed (D. 241 H) a dit : « Allah a cité la patience (sabr) à 90 endroits de

    Son Livre » (Rapporté par Ibn al-Qayyim dans Madârijus-Sâlikîn (2/152).

    Et elle apparaît dans le hadith authentique :

    الصبر ضياء  « La patience est une lumière. » (Rapporté par Muslim (n.223) et Ahmad (5/343) de Abu Mâlik al-Ash’arî ) .

    Le prophète a également dit :

    وما أعطي أحد من عطاء خير وأوسع من الصبر

    « Nul n’a reçu de don meilleur et plus abondant que celui de la patience » ( Rapporté par al-Bukhârî (n.1469) et Muslim (n.1053) d’Abu Sa’îd al-Khudrî )

     Umar a dit : « Nous avons considéré les meilleurs moments de nos vies,comme étant ceux dans lesquels il y avait la patience (sabr) »

    ( Rapporté par al-Bukhârî (11/303) dans une forme ta’lîq et a été rapporté dans une forme liée,

    par l’imam Ahmad dans az-Zuhd avec une chaîne de transmission authentique (sahih isnad), tel que le

    mentionne al-Hâfidh Ibn Hajar dans Fathul Bârî (11/303).

    Alî a dit : « Certes, la patience fait partie de la foi (îmân). Sa place est comme

    la tête quant au reste du corps » Puis il éleva la voix et dit : « En vérité, Il n’y a de foi

    (îmân) pour celui qui n’a pas de patience » ( Rapporté par al-Lâlikâ’î dans Sharh Usoul I’tiqâd Ahlus-Sunnah wal-Jamâ’ah (n.1659), al-Bayhaqî

    dans Shu’abul-Îmân et Abî Shaybân dans Kitâbul-Îmân (n.130), avec des termes légèrement différents).

    LA SIGNIFICATION DE LA PATIENCE

    Le mot « sabr » (dans la langue arabe) est originaire du mot « sabara » (être patient et persévérer), il indique le fait de se retenir et de se maîtriser.

    (Sa signification au niveau de la sharî’ah) implique le fait de : maîtriser son âme de l'agitation,

    empêcher la langue de se plaindre et empêcher les mains de se griffer les joues, de autres actes similaires.

    Ceci fut mentionné par Ibn al-Qayyim (d.750H) ( Madârijus-Sâlikîn (2/156) d’Ibn al Qayyim)

     Et saches que la patience est de trois sortes :

    1. la patience lors (de l’exécution) des ordres d’Allah,

    2. la patience lors (de l’abandon et l’éloignement) des interdits d’Allah, et

    3. La patience face à ce qu’a décrété Allah comme afflictions et malheurs

    UNE GUIDÉE POUR LES COEURS

    « Et quiconque croit en Allah, [Allah] guide son cœur. Allah est Omniscient » ( Sourate at-Taghâbun (64) verset 11

    Et ce verset commence par :

    « Nul malheur n'atteint [l'homme] que par la permission d'Allah.» ( tafsîr Qur’ân al-‘Adhîm (2/164) d’Ibn Kathîr)

    Concernant ce verset, Ibn Abbâs a dit : « par le commandement d’Allah –

    signifie : par Sa volonté et Son Pouvoir ».

    La signification de ce verset est que : « nul malheur n’arrive excepté par Sa Volonté»

    (Mashî’ah), Son Désir (Irâdah) et Sa Sagesse (Hikmah) – Allah dit :

    « Nul malheur n'atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant

    que Nous ne l'ayons créé; et cela est certes facile à Allah, » (Sourate al-Hadîd (57) verset 22)

    Allah dit :Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint :

    « Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons ». Ceux-là reçoivent des

    bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés. » (Sourate al-Baqara (2) versets 155 à 157)

     Sa parole : « Nul malheur n'atteint [l'homme] que par la permission d'Allah.»

    Ibn ‘Abbâs a dit que la partie « إِلَّا بِإِ ْ ذنِ اللَّهِ que par la permission d’Allah » signifie « que par le commandement d’Allah ( ا ً إ) »

    c’est-à-dire par Sa volonté et Son Pouvoir.(Tafsîr Qur’ân al-‘Adhîm (2/164) d’Ibn Kathîr).

     Et la parole d’Allah « Et quiconque croit en Allah, [Allah] guide son cœur » signifie,

    « quiconque – lorsqu’il est affligé d’un malheur – sait que c’est le Décret d’Allah, puis

    il patiente en espérant la récompense et par soumission au décret d’Allah, avec une

    certitude véridique, alors Allah guide son cœur en échange de ce qu’il a subi dans ce

    monde. Et il se peut qu’Il remplace tout ce qu’Il lui aura pris.

    La parole d’Allah : « Allah est Omniscient » est un avertissement qu’un tel malheur

    a lieu par Sa Science qui inclut Sa Sagesse, et qui rend obligatoire la patience et le fait

    d’accepter Son Décret.

    Abu Dhibyân a dit : « nous étions avec Alqamah lorsque ce verset lui fut récité « Et quiconque croit en Allah, [Allah] guide son cœur »,

    (Rapporté par Ibn Jarîr at-Tabarî dans Jaami’ al-Bayân ‘an Ta’wîlil-Qu’ân (28/123), ‘AbdurRazzak dans son Tafsîr (3/95)

    et aussi as-Suyûtî dans ad-Durrul-Manthour (8/183). C’est aussi rapporté par al-Bukhâri dans une forme ta’lîq (8/652) de Ibn Mas’oud)

    il dit alors « Il s’agit de l’homme qui – lorsqu’il est touché par un malheur – sait qu’il provient

    d’Allah, alors il l’accepte et s’y soumet » (Tahdhîbut-Tahdîb (7/276) d’Ibn Hajar al-‘Asqalânî).

    Dans la narration ci-dessus, il y a une preuve quant au fait que les actes font partie de la foi (Îmân).

    Sa’îd Ibn Jubayr (d.104H) a dit concernant : « Et quiconque croit en Allah,

    [Allah] guide son coeur » : « Qu’une personne dit (lors d’une situation de

    malheur) : « Certes, à Allah nous appartenons et vers Allah nous retournerons ».

    Le verset cité précédemment, est une explication du fait que faire preuve de patience

    est la cause de la guidée du cœur, ce qui est une récompense pour ceux qui patientent.

    SE PLAINDRE DU DÉCRET D’ALLAH

    Le prophète a dit :

    اثنتان في الناس همام كفر. الطعن في النسب والنياحة على الميت

    « Deux comportements chez les gens sont une forme de mécréance : insulter les

    origines et se lamenter sur le mort » (Rapporté par Muslim (n. 67) et Ahmad (2/377), d’Abu Hurayra).

     Ce qui signifie que ces deux caractéristiques sont des actes de mécréance (kufr),

    puisqu’ils sont des actes de jâhiliyyah (ignorance pré-islamique) qui ne cesseront

    d’exister chez les gens. Personne n’en sera préservé, excepté celui qu’Allah protègera,

    et celui à qui Allah accordera le savoir et la foi (îmân), avec lesquels il sera éclairé.

    Cependant – il faut savoir – que celui qui possède une branche de mécréance (kufr),

    cela ne fait pas de lui un mécréant (kâfir) d’une mécréance absolue (kufr ul-mutlaq),

    tout comme une personne qui possède une branche de la foi (îmân) n’est pas appelée

    croyante (mu’min) d’une foi absolue. Certes, il y a une différence entre le mot kufr

    avec l’article défini (c’est-à-dire al-kufr) et le mot kufr sans l’article défini, tel qu’il

    apparaît dans la parole du prophète

    إن بين الرجل وبين الشرك والكفر ترك الصلاة

    « Entre l’homme, la mécréance et le polythéisme, il y a l’abandon de la prière » ( Rapporté par Muslim (n. 82),

    Abu Dâwoud (n. 4679) et at-Tirmidhî (n. 2621) de Jâbir Ibn ‘Abdullah ).

    La parole du prophète « insulter les origines », signifie : trouver des fautes et

    des défauts. Cela comprend également le fait de dire « il n’est pas le fils d’untel » tout

    en sachant que cette dénégation est fausse.

    Et la parole « se lamenter sur le mort » signifie : élever la voix en se lamentant, en

    gémissant et en énumérant les vertus du défunt. Tout ceci est une forme de plainte

    contre le Décret d’Allah, ce qui s’oppose à la patience, comme les paroles d’un

    plaintif : « Il était mon plus proche ami » ou « il était celui qui m’aidait et me

    soutenait ».

    Dans le hadith précédent il y a la preuve de l’obligation de faire preuve de patience,

    et que c’est une forme de mécréance (kufr), qui ne fait pas sortir de l’Islam.

    TENDRES COEURS ET LARMES DE COMPASSION

    Le prophète a dit :

    ليس منا من ضرب الخدود. أو شق الجيوب. أودعا بدعوى الجاهلية

    « N’est pas des nôtres celui qui se frappe les joues, déchire ses habits et se lamente

    comme on le faisait au temps de la Jâhilîyyah » (Rapporté par al-Bukhâri (n. 1294) et Muslim (n. 103), d’Ibn Mas’ood).

    C’est un des textes avertisseurs rapportés dans la révélation.

    Il est rapporté de Sufyân ath-Thawrî et de l’imâm Ahmed qu’ils n’appréciaient

    guère expliquer le sens de ce genre de menace afin que ce soit plus marquant sur les

    esprits et plus intense dans la menace (c’est-à-dire qu’ils préféraient laisser ces

    avertissements tels quel car leur formulation est plus marquante). Ce récit est une

    preuve que les actes mentionnés sont en opposition avec la foi (îmân) complète

    obligatoire.

    Al-Hâfidh Ibn Hajar (D.852H) en expliquant la parole « quiconque se frappe les

    joues » il a dit : « les joues ont été spécifiées parce que c’est l’endroit le plus commun

    d’être battu. Cependant, frapper d’autres parties du visage est la même chose » (Fathul-Bârî (3/164) d’Ibn Hajar).

    La parole du prophète « déchirer ses habits » implique le fait de : se déchirer les

    vêtements à partir de la poitrine (de l’endroit où rentre la tête). C’était la pratique des

    gens de l’ignorance préislamique (Jâhilîyyah), leur manière de pleurer sur le mort.

    Ibn Taymiyyah (D. 728H) a dit concernant : « comme on le faisait au temps de la

    Jâhilîyyah » « cela signifie se lamenter sur le mort » ( Iqtidâ’us-Sirâtil-Mustaqîm (1/204) du sheikh al-Islam Ibn Taymiyyaj)

    Et d’autres ont dit : « C’est se lamenter avec détresse et désespoir. »

    Ibn al-Qayyim a dit : « faire comme au temps de la Jâhilîyyah inclus également le

    tribalisme, l’esprit d’appartenance, faire preuve de zèle et de sectarisme vis-à-vis

    d’un madhhab (école de pensée), d’un parti ou d’un savant, préférer l’un à l’autre et

    appeler à cela, ainsi que de former des alliances et des inimitiés basées sur cela. Tous

    ces actes sont des formes de lamentations de la Jâhiliyyah. »

    Abu ‘Umâmah a rapporté que le Messager d’Allah a maudit la femme

    qui se frappe le visage, déchire ses habits et se lamente sur le mort (Sahîh : Rapporté par Ibn Mâjah (n. 1584)

    et également Ibn Hibbân (n.737). Al-Bawsîrî l’authentifia dans Masâbîhuz-Zajâjah (1/521)

    Ainsi c’est une preuve que ces choses font partie des grands péchés. Aussi, celui qui

    ne se lamente que légèrement sans être impatient face au Décret d’Allah, ni ne s’en

    plaints et ne dit que le bien, alors ce genre de lamentation est acceptable.

    Tout comme les lamentations d’Abou Bakr (Rapporté par Ahmad (6/31) de Aishah (radiAllahu 3anha)

     et de Fâtimah (Rapporté par Al-Bukhârî (n. 4462) et Ibn Mâjah (n. 1629 – 1630), de Anas (radiAllahu 3anhu)

     lorsque le Messager d’Allah décéda. Il y a également un texte de l’imâm Ahmad

    concernant ce sujet ( Az-Zarkashî le cita dans Sharh Mukhtasarul-Kharqî (2/356)

    Cependant, ce n’est pas une preuve pour l’interdiction de pleurer, puisque cela

    arriva dans un récit authentique : quand le Messager d’Allah apprit la mort de

    son fils Ibrâhîm, il dit :

    تدمع العين ويحزن القلب. ولا نقول إلا ما يرضى ربنا والله يا إبراهيم! إنا بك لمحزونون

    «L’oeil verse des larmes et le coeur s’afflige mais nous ne disons que ce qui plait à

    notre Seigneur, nous sommes vraiment tristes pour ton départ, Ô Ibrahim » (Rapporté par al-Bukhârî (n. 1303) et

    Muslim (n. 2315) de Anas et Asmâ bint Yazîd (radiAllahu 3anhuma)

    Dans les deux Sahîh, Usâmah Ibn Zayd rapporte : que le Messager d’Allah

    alla voir l’une de ses filles [il s’agit de Zaynab] dont le fils était agonisant. Elle

    leva l’enfant et le plaça suffoquant, sur les genoux du prophète . En le voyant

    ainsi, des larmes coulèrent des yeux du Prophète . Sa’d lui dit : « Ô Messager

    d’Allah ! Qu’est-ce que c’est ? Il répondit :

    هذه رحمة. جعلها الله في قلوب عباده. وإنما يرحم الله من عباده الرحماء

    « C’est une miséricorde qu’Allah a mise dans les coeurs de Ses serviteurs. Allah, certes

    est Miséricordieux envers les miséricordieux » (Rapporté par Al-Bukârî (n.1283) et Muslim (n. 923)

    LES ÉPREUVES QUAFFRONTENT LES CROYANTS

    Le Messager d’Allah a dit :

    إذا أراد الله بعبد خيرا عجل له العقوبة في الدنيا وإذا أراد الله بعبد شرا أمسك عليه ذنوبه

    حتى يوافيه يوم القيامة

    « Quand Allah veut du bien à son serviteur, il lui accélère son châtiment dans ce

    monde. Quand Allah veut du mal à son serviteur, il s’abstient de le châtier pour ses

    péchés jusqu’à ce qu’il reçoive sa punition le jour de la résurrection. » (Sahîh : Authentifié par At-Tirmidhi (n. 2398) et

    -Hâkim dans al-Mustadrak (1/340), d’Anas) Il a été authentifié par le cheikh Al Albani dans as-Sahîhah (n. 1220)

    Sa parole « Quand Allah veut du bien à son serviteur, il lui accélère son châtiment

    dans ce monde » signifie : qu’il est puni en étant affligé par des malheurs et des

    difficultés en raison des nombreux péchés qu’il a commis, grâce à quoi il est purifié

    de tous ses péchés, et dans l’au-delà n’aura à rendre compte d’aucun.

    Shaykh al-Islâm Ibn Taymiyyah (rahimahullah) a dit : « Les malheurs sont en fait une

    forme de bienfait (ni’ma), puisqu’ils sont une expiation des péchés commis et

    appellent la personne à faire preuve de patience – pour laquelle elle est dûment

    récompensée. De plus, ils poussent la personne à se repentir, en faisant preuve

    d’humilité et de soumission devant Allah, tandis qu’en même temps il évite

    d’espérer quoi que ce soit de la création. Il y a – mis à part cela – d’autres importants

    avantages. Ainsi, ces malheurs qui surviennent à une personne sont, en fait une

    cause de l’effacement de ses péchés par Allah, et c’est une des plus grandes

    bénédictions. Les malheurs sont une source de miséricorde et de bonté dans le droit

    des créatures, sauf si cette personne s’aventure dans une désobéissance plus grande

    qu’auparavant. Ce malheur deviendra alors la cause d’un grand mal pour sa religion.

    En effet, certaines personnes – lorsqu’elles sont éprouvées par la pauvreté, la maladie

    ou la faim – tombent dans l’hypocrisie, la plainte ( ع), et leurs coeurs deviennent

    malades, ou tombent dans la mécréance, abandonnent certaines obligations ou

    commettent certains actes interdits – tout ce qui est néfaste pour leur religion. Être

    protégé de ces malheurs est meilleur pour lui par rapport à ce que le malheur laisse

    comme traces et non par rapport au malheur en lui-même, comme celui à qui le

    malheur apporte patience et obéissance, il aura droit à un bienfait dans sa religion

    (ni’ma diniyyah) . Il représente un acte du Seigneur et une miséricorde pour les

    créatures, pour laquelle Il est loué.

    Donc quiconque est affligé d’une calamité et est muni de patience, alors cette

    patience est un bienfait dans la religion pour cette personne, puisque de ce fait, ses

    péchés sont expiés. De plus, son Seigneur lui accorde miséricorde et bénédictions,

    comme Allah – Le Majestueux – le dit,

    « Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là

    sont les biens guidés. » (Sourate al baqara (2) verset 157) .

    Une telle personne est aussi pardonnée par son Seigneur pour ses péchés, et est

    élevée a un rang supérieur – tout ceci est pour celui qui fait preuve de patience ».(Résumé de Majmou’ al-Fatâwâ (10/48) d’Ibn Taymiyyah).

     Ia parole du prophète « Quand Allah veut du mal à son serviteur, il s’abstient

    de le châtier pour ses péchés jusqu’à ce qu’il reçoive sa punition le jour de la

    résurrection. » signifie : la punition pour ses péchés est retardée « jusqu’à ce qu’il

    reçoive sa punition le jour de la résurrection. »

    Al-‘Azîzî (D. 1070H) a dit : « Cela signifie qu’une telle personne n’est pas punie

    dans ce monde, afin que dans l’au-delà, elle soit punie pour ses péchés d’une

    manière qu’elle mérite vraiment ».( as-Sirâjul-Munîr (1/88) d’al-Azîzî).

    Le hadith cité plus haut, est une leçon et un rappel pour quiconque espère en Allah,

    et a une bonne opinion de Lui dans ce qu’Il a écrit pour une personne, tel qu’Allah –

    – Le dit :« Il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien.

    Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah

    qui sait, alors que vous ne savez pas.» ( Sourate al Baqara (2) verset 216)

     LES RÉCOMPENSES SONT PROPORTIONNELLES AUX AFFLICTIONS

    Le prophète a dit :

    إن عظم الجزاء مع عظم البلاء وإن الله تعالى إذا أحب قوما ابتلاهم فمن رضي فله

    الرضى ومن سخط فله السخط

    « La grandeur de la récompense va de pair avec la grandeur de l’épreuve. Allah le

    Très-Haut, quand Il aime un peuple, l’éprouve. Celui qui accepte l’épreuve avec

    abnégation aura la satisfaction d’Allah, et celui qui lui oppose son mécontentement,

    Dieu sera mécontent de lui » ( Hadith Hasan : Rapporté par at-Tirmidhi (n. 2398) et Ibn Mâjah (n. 4021) de Anas .

     Il a été authentifié par Al Albani dans as-Sahîhah (n. 146)

    De plus, le Prophète a aussi dit :

    ان الله عز وجل إذا أحب قوما ابتلاهم فمن صبر فله الصبر ومن جزع فله الجزع

    « Quand Allah aime un peuple, Il l’éprouve. Quiconque fait preuve de patience, fait

    partie des patients et quiconque s’en indigne, fait partie des indignés » ( Sahîh : Rapporté par Ahmad (5/427) de Mahmûd Ibn Lubayd .

    Il a été authentifié par al-Mundharî dans at-Targhîb wat-Tarhîb (4/283), al-Haythamî Majma’uz-Zawâ’id (2/291) et Ibn Hajar

     dans Fathul-Bârî (10/108).

    La signification du premier hadith est : plus l’affliction est grande et plus la

    récompense est importante. Il est dit : En effet, les malheurs sont une source de

    récompense, ainsi qu’une expiation des péchés. L’avis le plus juste pour Ibn ul-

    Qayyim est que la récompense est juste l’expiation des péchés, sauf si elle est

    une cause pour oeuvrer dans le bien, comme la patience, l’acceptation (du malheur),

    le repentir et la demande de pardon. Il est donc récompensé pour ce qui en aura

    résulté. En raison de cela, il a été dit que le sens du hadith est : En effet, la

    récompense est proportionnelle au malheur, à condition qu’il y ait patience et espoir

    de la récompense.

    De même que dans le hadith de Sa’d , « le prophète (salla Allahu 3alayhi wa-salam) fut questionné,

    أشد الناس بلاء الأنبياء ثم الأمثل فالأمثل يبتلى الرجل على حسب ( وفي رواية قدر )

    دينه فإن كان دينه صلبا اشتد بلاؤه وإن كان في دينه رقة ابتلي على حسب دينه فما

    يبرح البلاء بالعبد حتى يتركه يمشي على الأرض ما عليه خطيئة

    « Quels sont ceux qui subissent les épreuves les plus difficiles ? ». Il dit : Ceux qui ont

    les épreuves les plus difficiles sont les prophètes, puis ceux qui les suivent le mieux,

    puis ceux qui les suivent ; l’homme est éprouvé selon sa religion ; s’il tient bien à sa

    religion, son épreuve est plus difficile ; et s’il est souple dans sa religion, il est

    éprouvé selon sa religion ; et le serviteur ne cesse d’être soumis à l’épreuve jusqu’à ce

    qu'il marche sur terre sans avoir aucun péché (comme les anges » (Sahîh : Rapporté par Ahmad (1/172), at-Tirmidhi (n. 2398)

    et Ibn Mâjah (n. 4023). Il a été authentifié par Al-Albani dans As-Sahîhah (n. 143).

    Ce hadith et ceux qui lui ressemblent, sont des preuves du Tawhid. Puisque si un

    individu sait que les Prophètes et les awliyya (les alliés d’Allah) ont eux-mêmes été

    éprouvés de calamités et qu’elles sont en réalité une miséricorde (rahmah) et que nul

    ne peut ôter ces malheurs excepté Allah, alors ils sauront qu’ils ne peuvent ni

    provoquer, bénéficier ou éviter le mal pour eux-mêmes – alors comment pourraientils

    éviter le mal pour d’autres ? Ainsi, plutôt que de se tourner vers les Prophètes et

    les gens pieux pour ôter le mal, ou les soulager de soucis ou d’une peine, l’individu

    doit se tourner directement vers Allah Seul – Celui qui est capable d’accomplir cela.

    PARVENIR À UNE TRANQUILLITÉ

    Ar-Ridaa (le plaisir d’Allah) – qui apparaît dans la parole du prophète « Celui

    qui accepte l’épreuve avec abnégation aura la satisfaction de Dieu » - est un des

    Attributs avec lequel Allah s’est décrit dans divers endroits de Son Livre, tel que Sa

    parole:

    « Leur récompense auprès d'Allah sera les Jardins de séjour, sous lesquels coulent les

    ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Allah les agrée et ils L'agréent. » (Sourate al Bayyinah (98) verset 8) .

     La voie des Salafu-s-Salîh (les pieux prédécesseurs) et ceux qui les ont suivis parmi

    Ahlus-Sunnah (les gens de la Sunnah) est d’affirmer ces attributs qu’Allah S’est

    attribués, ou qui ont été affirmés par Son Messager (salla Allahu 3alayhi wa salam)

    d’une manière qui convient à Sa Majesté et Sa Grandeur – sans tamthîl (comparaison

    d’Allah avec Sa création), et sans ta’tîl (démunir Allah de Ses Attributs). Quand Allah

    est satisfait d’une personne, elle aura acquis tout le bien et sera protégée de tous

    les maux.

    Ar-Ridâ est : le fait pour un serviteur d’abandonner ses affaires à Allah, tout en ayant

    une bonne opinion de Lui et tout en espérant Sa récompense. Une telle personne

    éprouvera une tranquillité, une joie et un amour d’Allah et une confiance en Lui.

    Ibn Mas’ood a dit : « Certes, Allah – par Sa Justice et Équité – a fait du plaisir

    et de la tranquillité le propre du Yaqîne (certitude) et du ridâ. Il a fait de la peine,

    l’anxiété et du souci le résultat du doute et de l’indignation. » ( Rapporté par Ibn Abî Dunyâ dans Kitâbur-Ridâ (n. 94)

    et aussi al-Bayhaqî dans Shu’abul-Îmân (n.205)

    La signification de l’indignation est d’après Abu as-Sa’âdât : « l’aversion d’une chose,

    avec absence de son acceptation » ( an-Nihâyah fî Gharîbil-Hadîth (2/350) d’ibn al-Athîr).

    Ou, quiconque s’indigne envers ce qu’Allah a décrété, alors Allah s’indignera de cette

     personne,et cela est suffisant comme punition d'Allah.

     Les savants ont aussi déduis du précédent hadith, que le ridâ (avec

    le Décret d’Allah) est obligatoire – c’est l’avis d’Ibn ‘Aqîl. Cependant, al-Qâdî Abû

    Ya’lâ ne l’a pas considéré obligatoire, et c’est l’avis le plus juste pour Shaykh al-Islam

    Ibn Taymiyyah et’Ibn al-Qayyim » (Madârijus-Sâlikîn (2/171, 184) d’Ibn al Qayyim).

    Shaykh al-Islam Ibn Taymiyyah a dit : « Il y a un ordre spécifique lié à la patience,

    alors qu’il n’y en a pas pour le ridâ. Il y a plutôt des éloges pour ceux qui font preuve

    de ridâ (avec le Décret d’Allah). » De plus, il a dit « cette narration : « Celui qui ne fait

    pas preuve de patience lors de Mes afflictions, ni ne fait preuve de ridâ avec Mon

    Décret, s’est attribué un Seigneur autre que Moi » ( Da’îf Jiddan : Rapporté par at-Tabarânî dans al-Kabîr (22/320), Ibn Hibban dans al-Majrûhîn

     (1/324) et al-Khatîb dans at-Talkhîs (39/2), « Son isnâd est faible ». Et al-Manâwî a dit : « Da’îf Jiddan (très faible) » tel qu’il apparaît dans Ad-Da’îfah (n. 505).

      Cette narration est l’une des Isrâ’îliyyat (Israélite), elle n’est pas authentiquement rapportée par le Prophète (salla Allahu 3alayhi wa salam) »

    (Ibn al Qayyim l’a rapporté dans Madârijus-Sâlikîn (2/171)

     Shayk al-Islam Ibn Taymiyyah a également dit « En effet, il existe un rang plus élevé

    que le ridâ, c’est le fait de faire preuve de gratitude (shukr) envers Allah lors des

    malheurs, puisque c’est un bienfait d’Allah sur lui. » (Majmû’ al-Fatâwâ (11/260) d’Ibn Taymiyyah).

    Par l’imam Abdur-Rahmân Ibn Hasan Âl sh-Shaykh (D.1285 H)

     Traduit de Calgaryislam.com, révisé à partir de la version en arabe.

    [1] Édité et adapté de Fathul-Majeed li Sharh Kitaabit-Tawheed (2/603-615), chapitre : Patienter face

     aux décrets divins est une partie de la foi en Allah. [Titres ajoutés]

     

     

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