• La patience (La solution pour les peines de la vie) [1]

     

    LES VERTUS DE LA PATIENCE

    L’imam Ahmed (D. 241 H) a dit : « Allah a cité la patience (sabr) à 90 endroits de

    Son Livre » (Rapporté par Ibn al-Qayyim dans Madârijus-Sâlikîn (2/152).

    Et elle apparaît dans le hadith authentique :

    الصبر ضياء  « La patience est une lumière. » (Rapporté par Muslim (n.223) et Ahmad (5/343) de Abu Mâlik al-Ash’arî ) .

    Le prophète a également dit :

    وما أعطي أحد من عطاء خير وأوسع من الصبر

    « Nul n’a reçu de don meilleur et plus abondant que celui de la patience » ( Rapporté par al-Bukhârî (n.1469) et Muslim (n.1053) d’Abu Sa’îd al-Khudrî )

     Umar a dit : « Nous avons considéré les meilleurs moments de nos vies,comme étant ceux dans lesquels il y avait la patience (sabr) »

    ( Rapporté par al-Bukhârî (11/303) dans une forme ta’lîq et a été rapporté dans une forme liée,

    par l’imam Ahmad dans az-Zuhd avec une chaîne de transmission authentique (sahih isnad), tel que le

    mentionne al-Hâfidh Ibn Hajar dans Fathul Bârî (11/303).

    Alî a dit : « Certes, la patience fait partie de la foi (îmân). Sa place est comme

    la tête quant au reste du corps » Puis il éleva la voix et dit : « En vérité, Il n’y a de foi

    (îmân) pour celui qui n’a pas de patience » ( Rapporté par al-Lâlikâ’î dans Sharh Usoul I’tiqâd Ahlus-Sunnah wal-Jamâ’ah (n.1659), al-Bayhaqî

    dans Shu’abul-Îmân et Abî Shaybân dans Kitâbul-Îmân (n.130), avec des termes légèrement différents).

    LA SIGNIFICATION DE LA PATIENCE

    Le mot « sabr » (dans la langue arabe) est originaire du mot « sabara » (être patient et persévérer), il indique le fait de se retenir et de se maîtriser.

    (Sa signification au niveau de la sharî’ah) implique le fait de : maîtriser son âme de l'agitation,

    empêcher la langue de se plaindre et empêcher les mains de se griffer les joues, de autres actes similaires.

    Ceci fut mentionné par Ibn al-Qayyim (d.750H) ( Madârijus-Sâlikîn (2/156) d’Ibn al Qayyim)

     Et saches que la patience est de trois sortes :

    1. la patience lors (de l’exécution) des ordres d’Allah,

    2. la patience lors (de l’abandon et l’éloignement) des interdits d’Allah, et

    3. La patience face à ce qu’a décrété Allah comme afflictions et malheurs

    UNE GUIDÉE POUR LES COEURS

    « Et quiconque croit en Allah, [Allah] guide son cœur. Allah est Omniscient » ( Sourate at-Taghâbun (64) verset 11

    Et ce verset commence par :

    « Nul malheur n'atteint [l'homme] que par la permission d'Allah.» ( tafsîr Qur’ân al-‘Adhîm (2/164) d’Ibn Kathîr)

    Concernant ce verset, Ibn Abbâs a dit : « par le commandement d’Allah –

    signifie : par Sa volonté et Son Pouvoir ».

    La signification de ce verset est que : « nul malheur n’arrive excepté par Sa Volonté»

    (Mashî’ah), Son Désir (Irâdah) et Sa Sagesse (Hikmah) – Allah dit :

    « Nul malheur n'atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant

    que Nous ne l'ayons créé; et cela est certes facile à Allah, » (Sourate al-Hadîd (57) verset 22)

    Allah dit :Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint :

    « Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons ». Ceux-là reçoivent des

    bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés. » (Sourate al-Baqara (2) versets 155 à 157)

     Sa parole : « Nul malheur n'atteint [l'homme] que par la permission d'Allah.»

    Ibn ‘Abbâs a dit que la partie « إِلَّا بِإِ ْ ذنِ اللَّهِ que par la permission d’Allah » signifie « que par le commandement d’Allah ( ا ً إ) »

    c’est-à-dire par Sa volonté et Son Pouvoir.(Tafsîr Qur’ân al-‘Adhîm (2/164) d’Ibn Kathîr).

     Et la parole d’Allah « Et quiconque croit en Allah, [Allah] guide son cœur » signifie,

    « quiconque – lorsqu’il est affligé d’un malheur – sait que c’est le Décret d’Allah, puis

    il patiente en espérant la récompense et par soumission au décret d’Allah, avec une

    certitude véridique, alors Allah guide son cœur en échange de ce qu’il a subi dans ce

    monde. Et il se peut qu’Il remplace tout ce qu’Il lui aura pris.

    La parole d’Allah : « Allah est Omniscient » est un avertissement qu’un tel malheur

    a lieu par Sa Science qui inclut Sa Sagesse, et qui rend obligatoire la patience et le fait

    d’accepter Son Décret.

    Abu Dhibyân a dit : « nous étions avec Alqamah lorsque ce verset lui fut récité « Et quiconque croit en Allah, [Allah] guide son cœur »,

    (Rapporté par Ibn Jarîr at-Tabarî dans Jaami’ al-Bayân ‘an Ta’wîlil-Qu’ân (28/123), ‘AbdurRazzak dans son Tafsîr (3/95)

    et aussi as-Suyûtî dans ad-Durrul-Manthour (8/183). C’est aussi rapporté par al-Bukhâri dans une forme ta’lîq (8/652) de Ibn Mas’oud)

    il dit alors « Il s’agit de l’homme qui – lorsqu’il est touché par un malheur – sait qu’il provient

    d’Allah, alors il l’accepte et s’y soumet » (Tahdhîbut-Tahdîb (7/276) d’Ibn Hajar al-‘Asqalânî).

    Dans la narration ci-dessus, il y a une preuve quant au fait que les actes font partie de la foi (Îmân).

    Sa’îd Ibn Jubayr (d.104H) a dit concernant : « Et quiconque croit en Allah,

    [Allah] guide son coeur » : « Qu’une personne dit (lors d’une situation de

    malheur) : « Certes, à Allah nous appartenons et vers Allah nous retournerons ».

    Le verset cité précédemment, est une explication du fait que faire preuve de patience

    est la cause de la guidée du cœur, ce qui est une récompense pour ceux qui patientent.

    SE PLAINDRE DU DÉCRET D’ALLAH

    Le prophète a dit :

    اثنتان في الناس همام كفر. الطعن في النسب والنياحة على الميت

    « Deux comportements chez les gens sont une forme de mécréance : insulter les

    origines et se lamenter sur le mort » (Rapporté par Muslim (n. 67) et Ahmad (2/377), d’Abu Hurayra).

     Ce qui signifie que ces deux caractéristiques sont des actes de mécréance (kufr),

    puisqu’ils sont des actes de jâhiliyyah (ignorance pré-islamique) qui ne cesseront

    d’exister chez les gens. Personne n’en sera préservé, excepté celui qu’Allah protègera,

    et celui à qui Allah accordera le savoir et la foi (îmân), avec lesquels il sera éclairé.

    Cependant – il faut savoir – que celui qui possède une branche de mécréance (kufr),

    cela ne fait pas de lui un mécréant (kâfir) d’une mécréance absolue (kufr ul-mutlaq),

    tout comme une personne qui possède une branche de la foi (îmân) n’est pas appelée

    croyante (mu’min) d’une foi absolue. Certes, il y a une différence entre le mot kufr

    avec l’article défini (c’est-à-dire al-kufr) et le mot kufr sans l’article défini, tel qu’il

    apparaît dans la parole du prophète

    إن بين الرجل وبين الشرك والكفر ترك الصلاة

    « Entre l’homme, la mécréance et le polythéisme, il y a l’abandon de la prière » ( Rapporté par Muslim (n. 82),

    Abu Dâwoud (n. 4679) et at-Tirmidhî (n. 2621) de Jâbir Ibn ‘Abdullah ).

    La parole du prophète « insulter les origines », signifie : trouver des fautes et

    des défauts. Cela comprend également le fait de dire « il n’est pas le fils d’untel » tout

    en sachant que cette dénégation est fausse.

    Et la parole « se lamenter sur le mort » signifie : élever la voix en se lamentant, en

    gémissant et en énumérant les vertus du défunt. Tout ceci est une forme de plainte

    contre le Décret d’Allah, ce qui s’oppose à la patience, comme les paroles d’un

    plaintif : « Il était mon plus proche ami » ou « il était celui qui m’aidait et me

    soutenait ».

    Dans le hadith précédent il y a la preuve de l’obligation de faire preuve de patience,

    et que c’est une forme de mécréance (kufr), qui ne fait pas sortir de l’Islam.

    TENDRES COEURS ET LARMES DE COMPASSION

    Le prophète a dit :

    ليس منا من ضرب الخدود. أو شق الجيوب. أودعا بدعوى الجاهلية

    « N’est pas des nôtres celui qui se frappe les joues, déchire ses habits et se lamente

    comme on le faisait au temps de la Jâhilîyyah » (Rapporté par al-Bukhâri (n. 1294) et Muslim (n. 103), d’Ibn Mas’ood).

    C’est un des textes avertisseurs rapportés dans la révélation.

    Il est rapporté de Sufyân ath-Thawrî et de l’imâm Ahmed qu’ils n’appréciaient

    guère expliquer le sens de ce genre de menace afin que ce soit plus marquant sur les

    esprits et plus intense dans la menace (c’est-à-dire qu’ils préféraient laisser ces

    avertissements tels quel car leur formulation est plus marquante). Ce récit est une

    preuve que les actes mentionnés sont en opposition avec la foi (îmân) complète

    obligatoire.

    Al-Hâfidh Ibn Hajar (D.852H) en expliquant la parole « quiconque se frappe les

    joues » il a dit : « les joues ont été spécifiées parce que c’est l’endroit le plus commun

    d’être battu. Cependant, frapper d’autres parties du visage est la même chose » (Fathul-Bârî (3/164) d’Ibn Hajar).

    La parole du prophète « déchirer ses habits » implique le fait de : se déchirer les

    vêtements à partir de la poitrine (de l’endroit où rentre la tête). C’était la pratique des

    gens de l’ignorance préislamique (Jâhilîyyah), leur manière de pleurer sur le mort.

    Ibn Taymiyyah (D. 728H) a dit concernant : « comme on le faisait au temps de la

    Jâhilîyyah » « cela signifie se lamenter sur le mort » ( Iqtidâ’us-Sirâtil-Mustaqîm (1/204) du sheikh al-Islam Ibn Taymiyyaj)

    Et d’autres ont dit : « C’est se lamenter avec détresse et désespoir. »

    Ibn al-Qayyim a dit : « faire comme au temps de la Jâhilîyyah inclus également le

    tribalisme, l’esprit d’appartenance, faire preuve de zèle et de sectarisme vis-à-vis

    d’un madhhab (école de pensée), d’un parti ou d’un savant, préférer l’un à l’autre et

    appeler à cela, ainsi que de former des alliances et des inimitiés basées sur cela. Tous

    ces actes sont des formes de lamentations de la Jâhiliyyah. »

    Abu ‘Umâmah a rapporté que le Messager d’Allah a maudit la femme

    qui se frappe le visage, déchire ses habits et se lamente sur le mort (Sahîh : Rapporté par Ibn Mâjah (n. 1584)

    et également Ibn Hibbân (n.737). Al-Bawsîrî l’authentifia dans Masâbîhuz-Zajâjah (1/521)

    Ainsi c’est une preuve que ces choses font partie des grands péchés. Aussi, celui qui

    ne se lamente que légèrement sans être impatient face au Décret d’Allah, ni ne s’en

    plaints et ne dit que le bien, alors ce genre de lamentation est acceptable.

    Tout comme les lamentations d’Abou Bakr (Rapporté par Ahmad (6/31) de Aishah (radiAllahu 3anha)

     et de Fâtimah (Rapporté par Al-Bukhârî (n. 4462) et Ibn Mâjah (n. 1629 – 1630), de Anas (radiAllahu 3anhu)

     lorsque le Messager d’Allah décéda. Il y a également un texte de l’imâm Ahmad

    concernant ce sujet ( Az-Zarkashî le cita dans Sharh Mukhtasarul-Kharqî (2/356)

    Cependant, ce n’est pas une preuve pour l’interdiction de pleurer, puisque cela

    arriva dans un récit authentique : quand le Messager d’Allah apprit la mort de

    son fils Ibrâhîm, il dit :

    تدمع العين ويحزن القلب. ولا نقول إلا ما يرضى ربنا والله يا إبراهيم! إنا بك لمحزونون

    «L’oeil verse des larmes et le coeur s’afflige mais nous ne disons que ce qui plait à

    notre Seigneur, nous sommes vraiment tristes pour ton départ, Ô Ibrahim » (Rapporté par al-Bukhârî (n. 1303) et

    Muslim (n. 2315) de Anas et Asmâ bint Yazîd (radiAllahu 3anhuma)

    Dans les deux Sahîh, Usâmah Ibn Zayd rapporte : que le Messager d’Allah

    alla voir l’une de ses filles [il s’agit de Zaynab] dont le fils était agonisant. Elle

    leva l’enfant et le plaça suffoquant, sur les genoux du prophète . En le voyant

    ainsi, des larmes coulèrent des yeux du Prophète . Sa’d lui dit : « Ô Messager

    d’Allah ! Qu’est-ce que c’est ? Il répondit :

    هذه رحمة. جعلها الله في قلوب عباده. وإنما يرحم الله من عباده الرحماء

    « C’est une miséricorde qu’Allah a mise dans les coeurs de Ses serviteurs. Allah, certes

    est Miséricordieux envers les miséricordieux » (Rapporté par Al-Bukârî (n.1283) et Muslim (n. 923)

    LES ÉPREUVES QUAFFRONTENT LES CROYANTS

    Le Messager d’Allah a dit :

    إذا أراد الله بعبد خيرا عجل له العقوبة في الدنيا وإذا أراد الله بعبد شرا أمسك عليه ذنوبه

    حتى يوافيه يوم القيامة

    « Quand Allah veut du bien à son serviteur, il lui accélère son châtiment dans ce

    monde. Quand Allah veut du mal à son serviteur, il s’abstient de le châtier pour ses

    péchés jusqu’à ce qu’il reçoive sa punition le jour de la résurrection. » (Sahîh : Authentifié par At-Tirmidhi (n. 2398) et

    -Hâkim dans al-Mustadrak (1/340), d’Anas) Il a été authentifié par le cheikh Al Albani dans as-Sahîhah (n. 1220)

    Sa parole « Quand Allah veut du bien à son serviteur, il lui accélère son châtiment

    dans ce monde » signifie : qu’il est puni en étant affligé par des malheurs et des

    difficultés en raison des nombreux péchés qu’il a commis, grâce à quoi il est purifié

    de tous ses péchés, et dans l’au-delà n’aura à rendre compte d’aucun.

    Shaykh al-Islâm Ibn Taymiyyah (rahimahullah) a dit : « Les malheurs sont en fait une

    forme de bienfait (ni’ma), puisqu’ils sont une expiation des péchés commis et

    appellent la personne à faire preuve de patience – pour laquelle elle est dûment

    récompensée. De plus, ils poussent la personne à se repentir, en faisant preuve

    d’humilité et de soumission devant Allah, tandis qu’en même temps il évite

    d’espérer quoi que ce soit de la création. Il y a – mis à part cela – d’autres importants

    avantages. Ainsi, ces malheurs qui surviennent à une personne sont, en fait une

    cause de l’effacement de ses péchés par Allah, et c’est une des plus grandes

    bénédictions. Les malheurs sont une source de miséricorde et de bonté dans le droit

    des créatures, sauf si cette personne s’aventure dans une désobéissance plus grande

    qu’auparavant. Ce malheur deviendra alors la cause d’un grand mal pour sa religion.

    En effet, certaines personnes – lorsqu’elles sont éprouvées par la pauvreté, la maladie

    ou la faim – tombent dans l’hypocrisie, la plainte ( ع), et leurs coeurs deviennent

    malades, ou tombent dans la mécréance, abandonnent certaines obligations ou

    commettent certains actes interdits – tout ce qui est néfaste pour leur religion. Être

    protégé de ces malheurs est meilleur pour lui par rapport à ce que le malheur laisse

    comme traces et non par rapport au malheur en lui-même, comme celui à qui le

    malheur apporte patience et obéissance, il aura droit à un bienfait dans sa religion

    (ni’ma diniyyah) . Il représente un acte du Seigneur et une miséricorde pour les

    créatures, pour laquelle Il est loué.

    Donc quiconque est affligé d’une calamité et est muni de patience, alors cette

    patience est un bienfait dans la religion pour cette personne, puisque de ce fait, ses

    péchés sont expiés. De plus, son Seigneur lui accorde miséricorde et bénédictions,

    comme Allah – Le Majestueux – le dit,

    « Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là

    sont les biens guidés. » (Sourate al baqara (2) verset 157) .

    Une telle personne est aussi pardonnée par son Seigneur pour ses péchés, et est

    élevée a un rang supérieur – tout ceci est pour celui qui fait preuve de patience ».(Résumé de Majmou’ al-Fatâwâ (10/48) d’Ibn Taymiyyah).

     Ia parole du prophète « Quand Allah veut du mal à son serviteur, il s’abstient

    de le châtier pour ses péchés jusqu’à ce qu’il reçoive sa punition le jour de la

    résurrection. » signifie : la punition pour ses péchés est retardée « jusqu’à ce qu’il

    reçoive sa punition le jour de la résurrection. »

    Al-‘Azîzî (D. 1070H) a dit : « Cela signifie qu’une telle personne n’est pas punie

    dans ce monde, afin que dans l’au-delà, elle soit punie pour ses péchés d’une

    manière qu’elle mérite vraiment ».( as-Sirâjul-Munîr (1/88) d’al-Azîzî).

    Le hadith cité plus haut, est une leçon et un rappel pour quiconque espère en Allah,

    et a une bonne opinion de Lui dans ce qu’Il a écrit pour une personne, tel qu’Allah –

    – Le dit :« Il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien.

    Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah

    qui sait, alors que vous ne savez pas.» ( Sourate al Baqara (2) verset 216)

     LES RÉCOMPENSES SONT PROPORTIONNELLES AUX AFFLICTIONS

    Le prophète a dit :

    إن عظم الجزاء مع عظم البلاء وإن الله تعالى إذا أحب قوما ابتلاهم فمن رضي فله

    الرضى ومن سخط فله السخط

    « La grandeur de la récompense va de pair avec la grandeur de l’épreuve. Allah le

    Très-Haut, quand Il aime un peuple, l’éprouve. Celui qui accepte l’épreuve avec

    abnégation aura la satisfaction d’Allah, et celui qui lui oppose son mécontentement,

    Dieu sera mécontent de lui » ( Hadith Hasan : Rapporté par at-Tirmidhi (n. 2398) et Ibn Mâjah (n. 4021) de Anas .

     Il a été authentifié par Al Albani dans as-Sahîhah (n. 146)

    De plus, le Prophète a aussi dit :

    ان الله عز وجل إذا أحب قوما ابتلاهم فمن صبر فله الصبر ومن جزع فله الجزع

    « Quand Allah aime un peuple, Il l’éprouve. Quiconque fait preuve de patience, fait

    partie des patients et quiconque s’en indigne, fait partie des indignés » ( Sahîh : Rapporté par Ahmad (5/427) de Mahmûd Ibn Lubayd .

    Il a été authentifié par al-Mundharî dans at-Targhîb wat-Tarhîb (4/283), al-Haythamî Majma’uz-Zawâ’id (2/291) et Ibn Hajar

     dans Fathul-Bârî (10/108).

    La signification du premier hadith est : plus l’affliction est grande et plus la

    récompense est importante. Il est dit : En effet, les malheurs sont une source de

    récompense, ainsi qu’une expiation des péchés. L’avis le plus juste pour Ibn ul-

    Qayyim est que la récompense est juste l’expiation des péchés, sauf si elle est

    une cause pour oeuvrer dans le bien, comme la patience, l’acceptation (du malheur),

    le repentir et la demande de pardon. Il est donc récompensé pour ce qui en aura

    résulté. En raison de cela, il a été dit que le sens du hadith est : En effet, la

    récompense est proportionnelle au malheur, à condition qu’il y ait patience et espoir

    de la récompense.

    De même que dans le hadith de Sa’d , « le prophète (salla Allahu 3alayhi wa-salam) fut questionné,

    أشد الناس بلاء الأنبياء ثم الأمثل فالأمثل يبتلى الرجل على حسب ( وفي رواية قدر )

    دينه فإن كان دينه صلبا اشتد بلاؤه وإن كان في دينه رقة ابتلي على حسب دينه فما

    يبرح البلاء بالعبد حتى يتركه يمشي على الأرض ما عليه خطيئة

    « Quels sont ceux qui subissent les épreuves les plus difficiles ? ». Il dit : Ceux qui ont

    les épreuves les plus difficiles sont les prophètes, puis ceux qui les suivent le mieux,

    puis ceux qui les suivent ; l’homme est éprouvé selon sa religion ; s’il tient bien à sa

    religion, son épreuve est plus difficile ; et s’il est souple dans sa religion, il est

    éprouvé selon sa religion ; et le serviteur ne cesse d’être soumis à l’épreuve jusqu’à ce

    qu'il marche sur terre sans avoir aucun péché (comme les anges » (Sahîh : Rapporté par Ahmad (1/172), at-Tirmidhi (n. 2398)

    et Ibn Mâjah (n. 4023). Il a été authentifié par Al-Albani dans As-Sahîhah (n. 143).

    Ce hadith et ceux qui lui ressemblent, sont des preuves du Tawhid. Puisque si un

    individu sait que les Prophètes et les awliyya (les alliés d’Allah) ont eux-mêmes été

    éprouvés de calamités et qu’elles sont en réalité une miséricorde (rahmah) et que nul

    ne peut ôter ces malheurs excepté Allah, alors ils sauront qu’ils ne peuvent ni

    provoquer, bénéficier ou éviter le mal pour eux-mêmes – alors comment pourraientils

    éviter le mal pour d’autres ? Ainsi, plutôt que de se tourner vers les Prophètes et

    les gens pieux pour ôter le mal, ou les soulager de soucis ou d’une peine, l’individu

    doit se tourner directement vers Allah Seul – Celui qui est capable d’accomplir cela.

    PARVENIR À UNE TRANQUILLITÉ

    Ar-Ridaa (le plaisir d’Allah) – qui apparaît dans la parole du prophète « Celui

    qui accepte l’épreuve avec abnégation aura la satisfaction de Dieu » - est un des

    Attributs avec lequel Allah s’est décrit dans divers endroits de Son Livre, tel que Sa

    parole:

    « Leur récompense auprès d'Allah sera les Jardins de séjour, sous lesquels coulent les

    ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Allah les agrée et ils L'agréent. » (Sourate al Bayyinah (98) verset 8) .

     La voie des Salafu-s-Salîh (les pieux prédécesseurs) et ceux qui les ont suivis parmi

    Ahlus-Sunnah (les gens de la Sunnah) est d’affirmer ces attributs qu’Allah S’est

    attribués, ou qui ont été affirmés par Son Messager (salla Allahu 3alayhi wa salam)

    d’une manière qui convient à Sa Majesté et Sa Grandeur – sans tamthîl (comparaison

    d’Allah avec Sa création), et sans ta’tîl (démunir Allah de Ses Attributs). Quand Allah

    est satisfait d’une personne, elle aura acquis tout le bien et sera protégée de tous

    les maux.

    Ar-Ridâ est : le fait pour un serviteur d’abandonner ses affaires à Allah, tout en ayant

    une bonne opinion de Lui et tout en espérant Sa récompense. Une telle personne

    éprouvera une tranquillité, une joie et un amour d’Allah et une confiance en Lui.

    Ibn Mas’ood a dit : « Certes, Allah – par Sa Justice et Équité – a fait du plaisir

    et de la tranquillité le propre du Yaqîne (certitude) et du ridâ. Il a fait de la peine,

    l’anxiété et du souci le résultat du doute et de l’indignation. » ( Rapporté par Ibn Abî Dunyâ dans Kitâbur-Ridâ (n. 94)

    et aussi al-Bayhaqî dans Shu’abul-Îmân (n.205)

    La signification de l’indignation est d’après Abu as-Sa’âdât : « l’aversion d’une chose,

    avec absence de son acceptation » ( an-Nihâyah fî Gharîbil-Hadîth (2/350) d’ibn al-Athîr).

    Ou, quiconque s’indigne envers ce qu’Allah a décrété, alors Allah s’indignera de cette

     personne,et cela est suffisant comme punition d'Allah.

     Les savants ont aussi déduis du précédent hadith, que le ridâ (avec

    le Décret d’Allah) est obligatoire – c’est l’avis d’Ibn ‘Aqîl. Cependant, al-Qâdî Abû

    Ya’lâ ne l’a pas considéré obligatoire, et c’est l’avis le plus juste pour Shaykh al-Islam

    Ibn Taymiyyah et’Ibn al-Qayyim » (Madârijus-Sâlikîn (2/171, 184) d’Ibn al Qayyim).

    Shaykh al-Islam Ibn Taymiyyah a dit : « Il y a un ordre spécifique lié à la patience,

    alors qu’il n’y en a pas pour le ridâ. Il y a plutôt des éloges pour ceux qui font preuve

    de ridâ (avec le Décret d’Allah). » De plus, il a dit « cette narration : « Celui qui ne fait

    pas preuve de patience lors de Mes afflictions, ni ne fait preuve de ridâ avec Mon

    Décret, s’est attribué un Seigneur autre que Moi » ( Da’îf Jiddan : Rapporté par at-Tabarânî dans al-Kabîr (22/320), Ibn Hibban dans al-Majrûhîn

     (1/324) et al-Khatîb dans at-Talkhîs (39/2), « Son isnâd est faible ». Et al-Manâwî a dit : « Da’îf Jiddan (très faible) » tel qu’il apparaît dans Ad-Da’îfah (n. 505).

      Cette narration est l’une des Isrâ’îliyyat (Israélite), elle n’est pas authentiquement rapportée par le Prophète (salla Allahu 3alayhi wa salam) »

    (Ibn al Qayyim l’a rapporté dans Madârijus-Sâlikîn (2/171)

     Shayk al-Islam Ibn Taymiyyah a également dit « En effet, il existe un rang plus élevé

    que le ridâ, c’est le fait de faire preuve de gratitude (shukr) envers Allah lors des

    malheurs, puisque c’est un bienfait d’Allah sur lui. » (Majmû’ al-Fatâwâ (11/260) d’Ibn Taymiyyah).

    Par l’imam Abdur-Rahmân Ibn Hasan Âl sh-Shaykh (D.1285 H)

     Traduit de Calgaryislam.com, révisé à partir de la version en arabe.

    [1] Édité et adapté de Fathul-Majeed li Sharh Kitaabit-Tawheed (2/603-615), chapitre : Patienter face

     aux décrets divins est une partie de la foi en Allah. [Titres ajoutés]

     

     

    « Lettre à mon fils…La foi en Allah »
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