• Louange à Allah et que la Bénédiction et la Paix d'Allah soient sur notre Prophète Muhammad ,sa famille, ses compagnons et quiconque suit sa voie.

    Les questions touchant à la définition du voyage sont parmi celles sur lesquelles les savants ont émis le plus d'avis différents. C'est une question importante car elle concerne la plupart des gens à un moment de leur vie. Nous avons choisi d'aborder cette question en sélectionnant des extraits de propos de shaykh Al-Albânî (à défaut d'avoir pu trouver l'ensemble des points réunis dans une seule réponse) car l'avis de shaykh se situe à la croisée de nombreux avis et est quasi conforme aux avis d'autres savants passés et contemporains (notamment shaykh Al-'Uthaymin, sauf sur quelques détails). Mais aussi, comme bien souvent, on prête à shaykh Al-Albânî des propos qui ne sont pas les siens. Nous nous excusons de la longueur de l'article, mais il est impossible de faire très court si on veut bien expliquer les tenants et aboutissants de cette question, et nous demandons au lecteur un effort d'attention tout particulier tant la question est subtile. La divergence entre les savants naît principalement d'une divergence sur ce qui est considéré comme un voyage, le shaykh nous en donne ici la définition :

    Écouter le shaykh

    Question : Quelle est la définition langagière et religieuse du voyage ?

    Réponse : « Dans la langue, le terme voyage désigne le fait de quitter les habitations de la ville dans laquelle on réside. Entendu ? Quitter les habitations de la ville dans laquelle on réside. Du point de vue religieux, cela désigne toute sortie [de la ville] accompagnée de l'intention de voyager, ce qui implique une préparation qui n'est pas celle du résident. Nul doute que le voyageur se prépare d'une manière particulière pour son voyage. La première chose est l'intention. Pour ce qui est de votre cas à vous, je ne pense pas qu'un seul d'entre vous ait eu l'intention de voyager dans ce trajet que vous avez effectué, et qu'un seul d'entre vous n'ait fait ses adieux à ses enfants ou son épouse, comme le fait le voyageur. Et aucun d'entre vous ne s'est préparé comme un voyageur, et rien d'autre parmi les choses qu'implique le véritable voyage. Voilà ce que l'on peut dire concernant le voyage d'un point de vue religieux, sachant qu'il y a de grands débats sur cette question depuis le passé jusqu'à nos jours en raison de la grande subtilité de cette question et l'absence d'une définition claire coupant court aux débats dans le Coran et la Sunna. Mais c'est là l'avis qui nous semble le plus juste dans la définition du voyage d'un point de vue religieux. »

    On voit donc l'importance de l'intention, et le simple fait de parcourir une distance quelle qu'elle soit ne suffit pas à qualifier un trajet de voyage du point de vue religieux. Cela apparaît plus clairement dans l'extrait suivant où shaykh Al-Albânî a apparemment parcouru une longue distance mais à la surprise des frères présents, le shaykh a accompli la prière normalement sans raccourcir sa prière à deux raka'at comme il aurait pu le faire s'il était en voyage.

    Écouter le shaykh

    Question : Pourquoi as-tu accompli une prière de quatre raka'at ?

    Réponse : Je n'ai pas eu l'intention de voyager.

    Question : Nous voudrions plus de détails.

    Réponse : Et pourquoi as-tu prié deux raka'at ?

    Question : J'ai accompli deux raka'at en me basant sur ce que j'ai entendu de vous.

    Réponse : Et qui est ?

    Question : Que nous étions voyageurs.

    Réponse : Où as-tu entendu cela de moi ?

    Question : J'ai interrogé à ce sujet Abû Sâlih.

    Réponse : Et tu as entendu cela de moi maintenant ? Ce que j'ai dit est que celui qui se déplace

    d'un endroit à un autre en cherchant les pâturages ou l'herbe est voyageur. Ce qui n'est pas notre

    cas, car nous avons quitté notre ville pour y revenir en soirée. Donc pour moi la question n'est pas

    de parcourir une distance donnée, mais plutôt de considérer deux choses : la première qui en est

    le fondement est l'intention, et la deuxième est de sortir de la ville. Si on a l'intention de

    voyager et que l'on sort de la ville, les règles du voyage s'appliquent, sans prendre en considération

    la distance parcourue par la suite, qu'elle soit longue ou courte. Si l'intention n'est pas présente, on

    peut parcourir une longue distance, on n'est pas pour autant considéré comme étant voyageur, car

    le voyage fait partie des choses liées à ce hadith à propos duquel certains savants ont dit qu'il

    représentait le tiers de la religion : « Les actes ne valent que par leurs intentions, et chaque

    individu n'est récompensé qu'en fonction de son intention. » En vérité, cela fait partie des

    questions très subtiles sur lesquelles ont divergé les savants sans pouvoir se mettre

    d'accord sur une position totalement claire, si bien qu'aucun ne peut dire ceci est la

    vérité et rien d'autre. Personne ne peut dire cela. La seule chose que l'on puisse dire

    est : mon avis est celui-ci.

    Pour ma part, j'ai pour avis ce que j'ai compris de l'épître de Shaykh Al-Islâm ibn Taymiyyah sur ce

    sujet. Il a en effet consacré une épître aux règles du voyage. Il y a donné un exemple remarquable

    permettant au chercheur et à l'étudiant en science de comprendre que le voyage n'est pas lié au

    parcours d'une longue ou courte distance. Pour ce qui est des courtes distances, je pense que cela

    ne donne lieu à aucun débat, car il est authentifié que le Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) sortait

    parfois de la ville de Médine pour se rendre au cimetière de Al-Baqi' (à cette époque le cimetière

    n'était pas encore dans la ville) pour saluer les morts puis revenir, de même qu'il rendait parfois

    visite aux martyrs au mont Uhud pour les saluer puis revenir, sans pour autant se considérer

    voyageur, bien qu'il soit sorti de la ville. A l'opposé, parcourir une longue distance n'implique pas

    nécessairement d'être voyageur.

    L'exemple donné par Shaykh Al-Islâm ibn Taymiyyah est le suivant : il évoqua les environs de

    Damas et une ville connue jusqu'à nos jours sous le nom de Dûmah. Il parla d'un homme quittant

    Damas pour chasser à Dûmah, parcourant ainsi 15km. Nul doute que pour nous, si la condition de

    base qu'est l'intention est présente, alors c'est un voyage. Mais il dit que cet homme n'est pas

    voyageur car il a quitté la ville pour chasser et revenir. Mais il ne trouva pas le gibier escompté si

    bien qu'il poursuivit son chemin jusqu'à parvenir à la ville de Halab située à une distance d'environ

    400km de Damas de nos jours par la route. Il dit donc que cet homme n'est pas voyageur bien qu'il

    ait parcouru plusieurs fois la distance lui permettant d'être considéré comme voyageur. Ceci car la

    première condition qui est l'intention de voyager n'était pas présente chez cet homme. Ainsi, nous

    pouvons dire que le chauffeur de taxi quittant 'Ammân le matin pour se rendre à Al-'Aqabah et

    revenir le soir n'est pas voyageur, car son intention n'est pas de voyager mais d'accomplir son

    travail. Nous devons donc souligner cette condition de base qu'est l'intention pour montrer que la

    règle peut être différente pour deux hommes parcourant la même distance : le premier étant

    considéré comme voyageur et pas le second, et ce en raison de leurs différentes intentions.

    De même que découlent de ce point les règles de la résidence (l'établissement) temporaire en un

    lieu. Deux hommes quittent la ville en tant que voyageurs et s'installent [pour un temps] dans une

    autre ville. Le premier s'installe en tant que voyageur alors que le deuxième est considéré comme

    résident. Pourquoi ? Car il a une deuxième épouse dans cette ville, donc il a quitté une épouse pour

    se rendre chez une autre. Donc le fait qu'il trouve une épouse qui l'accueille et facilite son

    installation conduit à ce que sa situation diffère de celle de son compagnon. Nous pouvons donc en

    tirer un profit très important qui est que les règles du voyageur, malgré leur subtilité, diffèrent d'un

    individu à l'autre, et ainsi nous ne pouvons imposer à un individu une règle s'appliquant à un autre,

    et inversement. Chaque serviteur doit donc prendre l'avis qu'il pense être le plus conforme à la

    vérité… Nul doute que l'usage est essentiel pour celui qui a l'intention de voyager (afin de

    déterminer ce qui est considéré comme un voyage ou non), quant à celui qui n'a pas l'intention de

    voyager, cela ne limite en rien… »

    On peut donc voir dans les propos de shaykh Albânî (et c'est également l'avis de la majorité des

    savants) que le voyage commence lorsqu'on quitte les limites de la ville dans laquelle on

    réside et qu'il se termine lorsqu'on revient à ces mêmes limites, comme le dit Anas : « J'ai

    accompli le Dhuhr avec le Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) en quatre raka'at à Médine, et en

    deux raka'at à Dhul-Hulayfah (à la sortie de la ville). » Ainsi, comme l'explique shaykh Al-'Uthaymin

    dans Sharh Al-Mumti' : si on sort de sa ville et qu'on se rend à l'aéroport, on peut déjà y regrouper

    les prières, comme cela est permis pendant le voyage. Il n'y a pas non plus de distance minimale à

    accomplir en dessous de laquelle on ne peut appliquer les règles du voyage ainsi que le démontre

    entre autres shaykh Siddîq Hasan Khân dans At-Ta'liqât Ar-Radiyyah et shaykh Al-'Uthaymin dans

    Sharh Al-Mumti' qui dit que les hadiths utilisés pour fixer une distance sont divers et ne visent pas à

    délimiter ce qu'est un voyage. Parmi ces distances, une unité de mesure particulièrement répandue,

    le Barîd qui représente la distance parcourue à vitesse moyenne par une monture en une demi

    journée. L'avis répandu est qu'on ne peut appliquer les règles du voyage en deçà de quatre Burud

    (pluriel de Barîd), ce qui représente 77km, alors qu'il est rapporté dans le Sahîh Muslim par Anas :

    « Lorsque le Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) parcourait trois miles ou Farâsikh (unité de

    mesure de distance), il accomplissait deux raka'at. » On voit ici que la distance évoquée par Anas

    n'est plus que d'environ 15km, donc très loin des 77km. Shaykh Al-'Uthaymin conclut ce point en

    rappelant que les Textes restent généraux et ne précisent aucune distance, c'est pourquoi

    il est nécessaire de se référer à l'usage (connu chez les gens et dans la langue) pour

    définir ce qui est un voyage ou non. Notons tout de même que bon nombre de savants ne sont

    pas de l'avis de shaykh Al-Albânî concernant le chauffeur de taxi parcourant tous les jours de

    longues distances, et ils disent qu'il ne cesse d'être en voyage dès qu'il quitte sa ville et que c'est là

    sa fonction : voyager pour transporter les gens.

    Une fois qu'on a eu l'intention de voyager et que l'on quitte les limites de sa ville, les règles du

    voyage s'appliquent et elles sont les suivantes :

    Écouter le shaykh

    « S'ils sont voyageurs et s'arrêtent en un endroit et qu'on entre dans le temps de la première

    prière, celle de Dhuhr, la sunna consiste à ce qu'ils regroupent les prières du Dhuhr et 'Asr, en

    avançant l'accomplissement du 'Asr à l'heure du Dhuhr. Et si au contraire ils continuent à se

    déplacer lorsqu'arrive le Dhuhr et poursuivent leur chemin jusqu'à entrer dans le temps du 'Asr, ils

    doivent alors s'arrêter et accomplir [dans cet ordre] les prières du Dhuhr et 'Asr en ayant repoussé

    l'accomplissement du Dhuhr au temps du 'Asr. En résumé, s'ils sont arrêtés à l'heure du Dhuhr

    , ils regroupent les deux prières en avançant l'accomplissement du 'Asr, sinon, ils

    regroupent à l'heure du 'Asr en repoussant l'accomplissement du Dhuhr. De même, il leur

    est obligatoire d'accomplir ces prières en deux raka'at et non en quatre raka'at, car cela est

    une obligation et non une permission, et c'est là l'avis des savants le plus authentique […]

    Ceci au contraire du regroupement des prières qui est une permission, en ce sens qu'il leur est

    permis d'accomplir en voyage chaque prière à son heure. Mais le plus aimé auprès d'Allah est qu'on

    accepte Ses permissions, comme le dit le Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) : « Allah aime qu'on

    prenne Ses permissions, comme Il aime qu'on accomplisse Ses obligations. » et dans un autre

    hadith : « Allah aime qu'on prenne Ses permissions, comme Il déteste qu'on Lui désobéisse. » Il

    est donc meilleur de regrouper les deux prières, surtout s'il y a une quelconque forme de

    difficulté (à accomplir chaque prière à son heure). Le musulman ne doit pas se détourner des

    permissions d'Allah, car cela cache une forme secrète de fierté et d'orgueil face à la permission

    d'Allah comme l'a montré le Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) lorsqu'un homme l'interrogea en

    lui rappelant la Parole d'Allah : « Ce n'est pas un péché pour vous de raccourcir la prière, si

    vous craignez que les mécréants ne vous causent du tort » et il lui dit : « Ô Messager

    d'Allah ! Pourquoi raccourcissons-nous la prière alors que nous sommes en sécurité ? Alors que

    notre Seigneur dit : « si vous craignez que les mécréants ne vous causent du tort » Le

    Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) dit : « C'est une aumône qu'Allah vous fait, acceptez donc

    l'aumône d'Allah. » Est-il permis à l'esclave de refuser l'aumône de son maître, alors qu'Allah est le

    Maître des maîtres comme l'a montré le Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) lorsqu'un homme lui

    dit : « Tu es notre maître. » Il répondit : « Le vrai Maître est Allah. » Si l'esclave ne peut refuser le

    don de son maître alors qu'il est une créature comme lui, alors comment refuser le don du Créateur.

    Ainsi, puisque nous connaissons maintenant la différence entre l'obligation de raccourcir les prières

    et la permission de les regrouper, il ne faut pas négliger cette permission et l'accepter en remerciant

    Allah pour Sa bonté envers nous. En résumé : le raccourcissement est obligatoire et le

    regroupement est recommandé.

    De même, on accomplit pour les deux prières regroupées un seul adhân et deux iqâmah.

    On n'accomplit pas l'adhân pour chaque prière mais un seul [avant la première prière], et avant

    chaque prière un iqâmah, c'est là la chose la plus authentique qui ait été rapporté du Prophète (

    salallahu 'alayhi wasalam), comme dans la description du pèlerinage d'adieu qu'a fait Jâbir Ibn

    'Abdillah Al-Ansârî. Je dis cela car il y a d'autres versions, y compris dans les recueils de hadiths

    authentiques (Al-Bukhârî et Muslim) disant que lorsque le Prophète (salallahu 'alayhi wasalam)

    regroupa les prières à Minâ, il y eut deux adhân et deux iqâmah, mais dans le lexique des

    spécialistes du hadith, on dit que la mention des deux adhân n'est pas ce qui est transmis par la

    majorité des rapporteurs qui est un seul adhân pour les deux prières et un iqâmah pour chaque

    prière.

    Dès que l'on a accomplit la première prière, on se lève pour accomplir l'iqâmah de la

    deuxième prière, sans espacement par la récitation de formules d'évocation et encore

    moins par l'accomplissement de prières surérogatoires car celles-ci cessent lors du

    voyage. Les prières qu'il est légiféré d'accomplir avant et après la prière, comme pour la prière du

    Dhuhr par exemple, toutes ces prières surérogatoires cessent, sauf pour deux d'entre

    elles : la prière surérogatoire du Fajr et celle du Witr, comme le dit 'Âishah : « Le Prophète (

    salallahu 'alayhi wasalam) ne délaissait jamais ces deux raka'at (surérogatoires du Fajr) qu'il soit

    voyageur ou résident. », ce qui montre l'importance de ces deux raka'at. Cela est appuyé par la

    parole du Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) : « Les deux raka'at [surérogatoires] de l'aube sont

    meilleures que ce monde et tout ce qu'il contient. » c'est pourquoi le Prophète (salallahu 'alayhi

    wasalam) les accomplissait même en voyage. De même pour les deux raka'at du Witr que le

    Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) accomplissait également en voyage, même en chevauchant sa

    monture lorsqu'il ne pouvait s'arrêter pour les accomplir au sol. Ainsi, lorsqu'ils ont terminé la

    première prière et qu'on prononce l'iqamah de la deuxième, il n'y a pas d'espacement ni par des

    formules d'évocation ni par des prières surérogatoires. Ensuite, lorsqu'ils ont accompli la deuxième

    prière, on ne trouve rien dans la Sunna nous empêchant de prononcer les formules d'évocation

    connues après les prières à toute heure, mais il n'y a pas d'espacement dans l'accomplissement des

    deux prières obligatoires. »

    Nous savons donc maintenant que le voyage n'a pas de distance fixe et qu'à partir du moment où on

    quitte sa ville avec l'intention de voyager, les règles du voyage s'appliquent, mais pas avant. Nous

    avons également vu comment devait s'accomplir la prière du voyageur et qu'il lui était obligatoire de

    raccourcir et permis de regrouper les prières du Dhuhr et 'Asr (en deux raka'at chacune, à l'heure

    d'une des deux prières), du Maghrib et 'Ishâ (en trois et deux raka'at, à l'heure d'une des deux

    prières), la prière du Fajr, elle, ne changeant pas. Nous reviendrons plus tard sur quelques règles

    complémentaires de la prière du voyageur, mais reste à présent à évoquer la question sur laquelle

    ont le plus divergé les savants : combien de temps reste-t-on voyageur ? Il va de soi que tant

    qu'on continue à se déplacer de jour en jour, cela ne suscite pas de divergence. Mais les avis des

    savants ont divergé sur le cas du « voyageur » qui s'installe un moment donné à un endroit.

    Reste-t-il voyageur ? Si oui, combien de temps ? Devient-il résident ? Si oui, au bout de combien de

    temps ?

    Écouter le shaykh

    Question : Quelle est la limite (de temps) permettant le raccourcissement de la prière ?

    Réponse : « Tu veux dire pendant le voyage ? On ne trouve ni dans le Coran ni dans la

    Sunna de limites de distances ou de temps. Nous pouvons tous lire dans le Coran la manière

    dont Allah expose une question liée aux jeûneurs « Quiconque d'entre vous est malade ou en

    voyage devra jeûner plus tard un nombre égal de jours. » (Al-Baqarah, 184) Ce qui nous

    intéresse ici dans ce verset est qu'Allah dit : «Quiconque d'entre vous est malade ou en

    voyage ». Ainsi, de la même manière qu'Il n'a pas donné de limites à la maladie, Il n'a pas fixé non

    plus de limites au voyage. C'est pourquoi toute personne quittant la ville où elle réside devient

    voyageuse, car le voyage est lié au fait de sortir de la ville. Si quelqu'un quitte sa ville avec

    l'intention de voyager, il devient voyageur, qu'il parcourt une courte ou longue distance. Ce qui va

    déterminer ce qu'est un voyage est l'usage et la langue, et non la distance que la plupart des gens

    ignorent. C'est cet avis qu'il faut prendre en compte et ne pas troubler les esprits en

    fixant des distances pour délimiter le voyage, car on ne trouve rien de cela dans le Coran

    ou la Sunna […]

    [Arriver à destination, tout dépend de son intention] soit cet individu veut s'installer

    [temporairement ou définitivement] à cet endroit, soit il ne veut pas s'y fixer. S'il veut s'y

    installer il n'est plus voyageur et doit appliquer les règles du résident, mais s'il ne veut

    pas s'installer en ce lieu il reste voyageur et les règles du voyage s'appliquent comme la

    permission de rompre le jeûne pendant Ramadan, de regrouper les prières connues, l'obligation de

    raccourcir les prières, et d'autres choses encore. Mais il faut prêter attention à un point que nos

    pieux prédécesseurs ont pris en considération. Ils ne disaient pas d'un homme qui s'installait (pour

    un temps) en un lieu qu'il n'était plus pour autant voyageur, mais ils utilisaient des termes plus

    précis que le fait de dire : « il a l'intention de s'installer. » Ainsi, ils disaient : « Il s'est décidé (

    Ajma'a) à s'installer. », c'est pourquoi je dis en suivant leur exemple : le voyageur qui arrive

    dans une ville et se décide à s'y installer (temporairement), devient résident, mais s'il ne

    se décide pas à s'y installer, il reste voyageur.

    Il peut donc se décider à s'installer (ce que l'on peut facilement concevoir) ou au contraire « ne pas

    se décider à s'installer », mais comment cela se manifeste-t-il concrètement ? Nous disons : celui

    qui arrive dans une ville pour y réaliser une affaire (ou accomplir une tâche, etc) et se décide à

    s'installer et ainsi se repose et se met au calme, devient résident. Mais s'il se dit : demain je repars,

    après-demain je repars, en raison des incertitudes qui pèsent sur le chemin qu'il doit emprunter,

    alors il ne s'est pas décider à s'installer, il est hésite dans son intention, si bien qu'il reste voyageur

    dans cette situation, même si elle dure plusieurs mois. Ainsi, on rapporte authentiquement que

    lorsque Ibn 'Umar est parti livrer une bataille, après la mort du Prophète (salallahu 'alayhi wasalam),

    aux environs de Khurâsân (aujourd'hui au Nord-Est de l'Iran), ils furent pris dans la neige et ils

    établirent un campement où ils raccourcirent la prière pendant six mois, jusqu'à ce que le chemin se

    libère et qu'ils puissent retourner chez eux. Voilà ce que l'on peut dire sur le voyage et ses limites,

    et en résumé il n'y a aucune preuve ni dans le Coran ni dans la Sunna venant délimiter le

    temps du voyage ou de l'installation, et tout ce qui a pu être rapporté en ce sens doit

    être interprété en fonction de l'intention qu'ont eu [le Prophète ou les compagnons de

    s'installer ou non]. »

    Shaykh Al-Albânî reprend là aussi l'avis de Shaykh Al-Islâm ibn Taymiyyah, tout comme shaykh

    Al-'Uthaymin qui rapporte ses propos en disant : « Le voyageur reste voyageur tant qu'il n'a

    pas une des deux intentions suivantes : 1_ s'installer définitivement. 2_ s'installer

    temporairement. » Shaykh Al-'Uthaymin dit : « La différence est que dans le premier cas, le

    voyageur s'installe définitivement et fait de cette ville sa résidence principale. Alors que dans le

    deuxième cas, il arrive dans une ville et constate qu'il y a beaucoup à faire ou que c'est un bon

    endroit pour rechercher la science. Il a donc l'intention d'y rester sans pour autant délimiter cela par

    un temps ou une tâche. Mais son intention est de s'installer (pour un temps) car la ville lui plait, soit

    par la science qu'on y trouve, soit pour la vivacité de son commerce, ou encore parce qu'il est

    fonctionnaire d'état comme le sont les ambassadeurs. La base dans ce cas est que cet individu n'est

    plus voyageur, car il a eu l'intention de s'installer, ainsi les règles du voyageur ne s'appliquent plus à

    lui. » (Sharh Al-Mumti', 2/255).

    Prenons un exemple peut être plus parlant pour le lecteur. Je voyage et visite l'Arabie Saoudite en

    allant de ville en ville. Depuis que j'ai quitté mon domicile en France, je suis voyageur. J'arrive à

    Jeddah, une ville que je ne connais pas et je me dis : je vais visiter pour voir. Je suis toujours

    voyageur car je reste sur cet état premier tant que je ne prends pas la décision de m'installer. Au

    lendemain, après quelques visites, je m'aperçois que la ville ne me plaît pas et que je vais me rendre

    à Riyad. Arrivé sur place, alors que je suis toujours voyageur, je m'aperçois que la ville me plaît, qu'il

    y a de nombreuses activités qui m'intéressent et que je m'y établirai bien un moment pour en

    découvrir les multiples facettes, sans pour autant me fixer une limite de temps, à ce moment je

    devient « résident », c'est-à-dire que les règles du voyage ne s'appliquent plus à moi, bien que

    dans l'absolu, comme le dit shaykh Al-Albânî, je suis toujours voyageur, puisque cette ville n'est pas

    la mienne et que je vais revenir chez moi à un moment ou un autre.

    Maintenant qu'en est-il si l'on sait combien de temps on va séjourner dans une ville, ou si

    l'on sait que ce séjour va durer ? Pour certains savants, les règles du voyage ne s'appliquent

    plus après quatre jours, pour d'autres après vingt jours, et au contraire d'autres sont d'avis que

    malgré tout les règles du voyage demeurent même si on reste au même endroit pendant des

    années. Alors qu'en est-il ? On interrogea shaykh Al-Albânî à propos d'un groupe d'étudiants venus

    passer leurs examens à Amman pour une durée de dix jours, devaient-ils être considérés comme

    voyageurs ou résidents ?

    Écouter le shaykh

    « Ce que nous voulons montrer est que cette limite (de quatre jours fixés par certains

    savants) n'a aucune valeur. Un homme arrive dans une ville et veut y passer cinq jours, cela n'en

    fait pas pour autant un résident, il est toujours en voyage. Tant qu'il est comme Allah dit : «

    Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage » alors il ne cesse d'être voyageur et les

    règles du voyage s'appliquent à lui. Si ce groupe (d'étudiants) vient jusqu'ici et que de nos jours

    l'usage répandu chez les gens fait de ce trajet un voyage, et qu'ils vont retourner chez eux, alors ils

    sont voyageurs, sauf s'ils veulent s'installer ici sans vouloir repartir d'où ils sont venus. En résumé, il

    n'y a aucune preuve pour montrer que celui qui a l'intention de rester plus de quatre jours devient

    résident, même s'il est toujours en voyage. »

    Il dit également dans une autre cassette en évoquant ceux qui partent étudier plusieurs années à

    l'étranger, et pour lesquels certains savants appliquent une analogie avec le récit de Ibn 'Umar qui

    raccourcit la prière pendant six mois, lorsqu'il fut pris dans la neige :

    Écouter le shaykh

    « Peut on comparer cela (le récit de Ibn 'Umar) avec ce que nous entendons de certains savants de

    nos jours qui disent à propos de certains étudiants qui voyagent d'un pays à un autre, qu'il s'agisse

    d'un pays d'islam ou de mécréance, pour leurs études ? Un étudiant quitte par exemple un pays

    arabe pour se rendre aux USA ou en Europe afin d'y demeurer plusieurs longues années, quatre

    voire plus. Ces savants disent qu'il est voyageur. Comment serait-il voyageur. Nous disons : la

    parole d'Allah « Quiconque d'entre vous est [..] en voyage » s'applique-t-elle à lui ? Non,

    jamais ! C'est un résident, même en considérant que lorsqu'il est arrivé dans ce pays, il n'avait pas

    l'intention de s'installer. Mais en vérité, il voulait s'installer, ne serait-ce que le temps des études.

    Puis lorsque vient le temps de visiter son pays pendant les vacances, il le fait, sinon il n'y revient

    pas. La question est donc très subtile, mais si l'étudiant en science médite sur ce point, il verra si

    Allah le veut qu'en fait elle est très claire. »

    Effectivement, la question est très subtile et tout dépend de l'intention profonde de chacun. Veut-on

    s'installer réellement, même pour une courte période, ou ne sommes-nous que de passage ? Celui

    qui est installé dans une ville et mène une vie similaire aux habitants de cette ville, peut-il

    réellement se dire qu'il est encore voyageur dans le sens où les règles du voyage s'appliquent

    encore pour lui ? Bien sûr que dans l'absolu il reste « voyageur » puisqu'il retournera un jour chez

    lui, même après quatre années d'étude, mais shaykh Al-Albânî explique bien en d'autres endroits

    qu'Allah a légiféré les règles du voyage d'une manière très précise, Il dit : « Quiconque d'entre

    vous est malade ou en voyage » et Il n'a pas dit : « Quiconque d'entre vous est malade ou

    voyageur », il y a là une grande nuance dans l'emploi des termes et cela change tout dans

    l'application des règles. Ainsi, on peut être « voyageur » tout en s'établissant un temps (court ou

    long) quelque part. Pour que les règles du voyage s'appliquent, il ne suffit pas d'être « voyageur »,

    mais il faut être en voyage, donc « sur le départ », et ne pas avoir l'intention de s'installer et de

    rester. Les deux exemples que donne shaykh Al-Albânî sont très clairs : le premier groupe

    d'étudiants est venu un court moment à Amman pour passer des examens, sans avoir l'intention de

    s'y établir mais uniquement pour accomplir le but de leur voyage. Dans le deuxième cas, ces autres

    étudiants partent aussi pour accomplir un objectif, mais cela implique nécessairement qu'ils

    s'installent et s'établissent à un endroit, vivants ainsi à la manière des résidents.

    Revenons maintenant pour conclure à quelques règles spécifiques à la prière du voyageur.

    Le voyageur doit-il prier en groupe ?

    Écouter le shaykh

    Question : Quelle est la règle concernant le voyageur qui entend l'appel à la prière ?

    Réponse : Si nous croyons avec conviction que le voyageur n'est pas obligé d'accomplir la prière du

    Jumu'ah (et c'est l'avis de la majorité des savants), et que l'obligation d'assister à la prière du

    Jumu'ah est plus forte encore que la simple prière en commun, et que malgré tout le voyageur n'est

    pas obligé d'y assister. Alors, a fortiori, l'obligation d'assister à la prière en commun cesse. Mais une

    autre obligation pèse sur ce voyageur et qui est : s'il se trouve avec un groupe de voyageurs ou un

    groupe de résidents et qu'on appelle à la prière, dans ce cas il lui est obligatoire de prier en

    commun. Ceci car il est rapporté dans Al-Bukhârî, ces propos du Prophète (salallahu 'alayhi wasalam

    ) adressés à Mâlik Ibn Al-Huwayrith : « Si vous êtes en voyage, que l'un de vous appelle à la prière,

    et que le plus âgé d'entre vous dirige la prière. » Donc il leur a ordonné d'accomplir la prière en

    groupe, un groupe spécifique de voyageurs. C'est là la réponse. »

    Nous rappelons également que shaykh Al-Albânî insiste sur le fait que le prieur doit faire tout ce qu'il

    peut pour prier en direction de la Qiblah et que s'il ne sait trouver sans instrument la direction de La

    Mecque, il lui est obligatoire d'utiliser une boussole. Dans le même sens, shaykh Ibn Bâz dit que

    celui qui prie dans la mauvaise direction en terre d'islam, alors qu'il avait la possibilité de demander,

    sa prière est invalide (voir Fatâwâ As-Salât).

    Que doit faire le voyageur qui prie derrière un imam résident ?

    Écouter le shaykh

    Question : Tu es voyageur et te joins à un groupe de résidents accomplissant la prière du 'Asr ou

    une autre prière de quatre raka'at. Tu n'arrives que pour les deux dernières raka'at, alors que

    fais-tu, tu salues avec l'imam ou tu complètes à quatre raka'at ? Et quelles sont les preuves à ce

    sujet ?

    Réponse : Lorsque le voyageur prie derrière un imam résident, la prière du voyageur se transforme

    en la prière de ce résident. Donc, même si le voyageur rejoint l'imam juste avant le salut final et que

    l'imam quitte la prière, le voyageur doit compléter totalement la prière. Ceci car il est rapporté dans

    le Sahih Muslim et le Musnad de l'imam Ahmad, qu'on interrogea 'Abdallah Ibn 'Abbas à propos du

    nomade qui raccourcit la prière lorsqu'il est en voyage, donc comment devait-il prier ici à La

    Mecque, derrière l'imam ? Il répondit : « Il accomplit une prière normale (de quatre raka'at), et

    c'est là la sunna de Abû Al-Qâsim (le Prophète (salallahu 'alayhi wasalam)). » C'est une preuve claire

    sur cette question, et cela est appuyé par la globalité de la parole du Prophète (salallahu 'alayhi

    wasalam) rapportée par Al-Bukhârî et Muslim : « L'imam n'est là que pour être suivi. » Donc,

    lorsque le voyageur prie derrière un imam résident, la prière du voyageur se transforme en prière de

    résident, et il doit prier normalement, et ce même s'il manque toutes les raka'at (avec l'imam)

    comme nous l'avons rappelé. »

    Comment le voyageur doit-il accomplir la prière en tant qu'imam s'il y a derrière lui des

    résidents ?

    Écouter le shaykh

    « L'imam voyageur n'a pas le droit d'accomplir une prière de quatre raka'at, mais il doit suivre le

    Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) en toute situation et se conformer à sa parole lorsqu'on lui

    dit : « Ô Messager d'Allah ! Pourquoi raccourcissons-nous la prière alors que nous sommes en

    sécurité ? Le Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) dit : « C'est une aumône qu'Allah vous fait,

    acceptez donc l'aumône d'Allah. » Le voyageur qui dirige les gens dans la prière doit raccourcir la

    prière. Par exemple, si je vous dirige dans la prière, j'accomplirai la prière du I'sha en deux raka'at,

    par contre vous devrez vous l'accomplir en quatre raka'at. Car l'obligation pour moi est de

    l'accomplir en deux raka'at, alors que pour vous c'est de l'accomplir en quatre raka'at. Il ne m'est

    pas permis de prêter attention à vous, ou en des termes plus précis : il ne m'est pas permis de vous

    suivre dans la prière. Votre prière est celle du résident, alors que ma prière est celle du voyageur.

    L'imam ne doit pas devenir un fidèle, et inversement le fidèle ne devient pas imam, de sorte que le

    fidèle suive l'imam qui, lui-même suit le fidèle, non. Ainsi, si une personne résidente prie

    derrière un imam voyageur, elle doit compléter sa prière lorsque l'imam prononce le

    salut final. A l'inverse, lorsqu'un voyageur prie derrière un imam résident, la prière du

    voyageur devient une prière de résident, et il doit accomplir quatre raka'at. C'est ce

    qu'indiquent clairement les Textes, mais vous pouvez entendre le contraire de certaines personnes,

    alors prenez garde ! Il est rapporté dans le Sahih Muslim qu'un nomade demanda à 'Abdallah Ibn

    'Abbâs qui était lui de La Mecque : « Ô Abû Al-'Abbâs – qui est le surnom de 'Abdallah Ibn 'Abbâs –

    Pourquoi lorsque nous sommes en voyage raccourcissons-nous la prière et lorsque nous sommes ici

    dans la Mosquée Sacrée, complétons-nous la prière ? » Il répondit : « C'est là la Sunna de Abû

    Al-Qâsim. » Ce qui signifie que lorsque le voyageur prie seul, il lui est obligatoire de raccourcir la

    prière, mais s'il prie derrière un imam résident, il doit le suivre. Et cette deuxième règle qui apparaît

    dans le hadith du Sahih Muslim complète la parole du Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) : «

    L'imam n'est là que pour être suivi, ne divergez donc pas de lui. » Si tu pries derrière un imam

    résident et qu'après s'être assis pour le premier Tashahhud, l'imam se lève et que toi tu prononces le

    salut final, tu as divergé de lui en t'opposant à la Sunna authentique que nous venons de rappeler

    dans le hadith de Ibn 'Abbâs. »

    Mais si l'imam est voyageur, il doit signifier aux gens derrière lui son état afin qu'ils

    comprennent pourquoi il n'accomplit que deux raka'at, mais comment doit-il s'y prendre ?

    Écouter le shaykh

    Question : Lorsqu'un imam voyageur accomplit la prière et qu'il la raccourcit, il se peut qu'il dirige

    des gens qui sont eux résidents et on l'entend parfois dire après avoir salué : « votre imam est

    voyageur, complétez votre prière. » Est-ce là la Sunna authentique ?

    Réponse : Oui, il lui est obligatoire, lorsqu'il dirige des résidents dans la prière, de dire : complétez

    votre prière, car nous sommes voyageurs. C'est ce qu'on rapporte du Prophète (salallahu 'alayhi

    wasalam) par une chaîne de transmission faible, mais authentiquement du Commandeur des

    croyants 'Umar Ibn Al-Khattâb qui dit : « complétez votre prière, car nous sommes voyageurs. »

    Mais on ne peut dire cela qu'après le salut final. Mon avis concernant ce salut, et c'est là un avis que

    je donne sans pouvoir m'appuyer sur un Texte clair, mais uniquement par compréhension et

    déduction des Textes. Je suis d'avis que ce salut doit se faire à voix basse, et ce afin d'appliquer la

    parole du Prophète : « La fin de la prière est marquée par le salut final. » S'il prononce cette parole

    pendant la prière, c'est une parole (humaine, alors que la prière n'est composée que de louanges et

    de récitations, et toute parole n'est adressée qu'à Allah) et la prière est invalidée. Par contre s'il sort

    de la prière, celle-ci est valide, même s'il salue à voix basse, de même que la prière serait valide s'il

    entrait dans la prière en prononçant le Takbir à voix basse. S'il dirige des résidents dans la prière, je

    suis d'avis qu'il prononce le salut final à voix basse afin de ne pas mettre en difficulté les fidèles qui

    sont malheureusement le plus souvent inattentifs, si bien qu'ils saluent directement avec l'imam

    sans se rendre compte qu'ils doivent compléter la prière. Mais s'il leur dit « complétez votre prière

    car nous sommes voyageurs », il est plus probable qu'ils complètent, et je n'en suis pas certain pour

    l'avoir vécu plusieurs fois et avoir indiqué que j'étais voyageur, des gens saluaient malgré tout, en

    raison de leur grande inattention.

    Question : Il vaut mieux qu'il les informe avant la prière.

    Réponse : Oui cela est meilleur. Gloire à Allah, tu m'as rappelé un évènement qui s'est déroulé

    alors que j'étais à Tabûk chez un ami à qui je rendais visite, et il y avait une mosquée proche de sa

    maison. Pour la prière du 'Ishâ, nous nous sommes rendus à la mosquée et il m'a demandé de

    diriger la prière. Je lui ai dit discrètement : « Ces gens ne sont pas prêts à voir ce qu'ils considèrent

    être une innovation : que l'imam accomplisse deux raka'at, et qu'il leur dise : complétez votre prière, c'est là une chose étrange. Il me dit : pourquoi ne pas leur apprendre la Sunna ? Je dis : j'aimerais le faire mais j'ai peur qu'ils nous fassent des problèmes. Il me dit : ne t'en occupe pas. J'ai donc fait une conférence sur ce thème, mais malgré tout il y eut des problèmes après la prière. Ils dirent : pourquoi laisses-tu cet homme nous diriger dans la prière, il vient nous perturber, etc. Mais comme nous disions auparavant mon frère, c'est la Sunna du Prophète (salallahu 'alayhi wasalam) qui lorsqu'il dirigeait dans la prière des résidents, ne se souciait pas d'eux et raccourcissait la prière.

    On a rapporté ces propos de lui comme nous l'avons rappelé précédemment, ainsi que de manière authentique de 'Umar Ibn Al-Khattâb qui était à La Mecque et priait devant des résidents, alors que lui était voyageur. Mais il était le Commandeur des croyants, donc il dirigeait la prière et la raccourcissait. Et il leur disait : « complétez votre prière car nous sommes voyageurs » »

    Voilà ce que nous pouvions brièvement exposer à nos frères et sœurs concernant la prière du voyageur, en espérant avoir été aussi fidèle que possible à la traduction des propos de shaykh Al-Albânî – qu'Allah lui fasse miséricorde, illumine sa tombe et lui accorde la meilleure des récompenses. Nous voudrions rappeler que nous avons choisi d'exposer son avis car il nous semblait le plus fidèle aux Textes et qu'il englobait bon nombre de savants. Mais cela reste un avis, et le shaykh lui-même dit : « En vérité, cela fait partie des questions très subtiles sur lesquelles ont divergé les savants sans pouvoir se mettre d'accord sur une position totalement claire, si bien qu'aucun ne peut dire ceci est la vérité et rien d'autre. Personne ne peut dire cela. La seule chose que l'on puisse dire est : mon avis est celui-ci. » Donc si un frère ou une sœur choisi d'adopter un avis autre qui lui semble plus conforme aux Textes, ou si ce frère ou cette sœur n'a pas le niveau nécessaire pour étudier les avis des savants et qu'ils ont interrogé sur ce point un savant qu'ils estimaient digne de confiance et qui leur a donné un autre avis, il convient à tous de respecter ce choix.

    Wallahu 'alam

    Shaykh Al-Albânî

    Traduit et publié par les Salafis de l'Est.

     

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  • بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

    Introduction:

    Veille, cher frère, à ce que ta seule préoccupation soit Allah l’Unique, car c’est le plus grand bonheur que tu puisses obtenir.

    Celui qui atteint cet état se trouve déjà dans un paradis et un bienfait anticipé avant celui de l’au-delà.

    Comme il a été dit par ceux qui ont acquis cette connaissance :

    « Il passe sur mon coeur des moments où je me dis : si les gens du paradis étaient dans mon

    état, ils seraient certes dans une vie agréable. »

    Un autre a dit :

    « Il passe sur mon coeur des moments qui le transportent de plaisir. »

    Un autre, quant à lui a dit :

    « Pauvres sont les gens de ce bas-monde, ils l’ont quitté sans goûter ce qu’il avait de plus savoureux...

    On lui demanda : Mais qu’est ce qu’il a de plus savoureux ?

    Il répondit : La connaissance d’Allah, l’amour porté à Son égard, la réjouissance de se

    rapprocher de Lui et le désir de Le rencontrer. »

    Il n’y a pas dans ce bas-monde de bienfait comparable au bienfait des gens du paradis en

    dehors de cela.

    Pour cette raison le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit :

    « On m’a fait aimer dans votre bas-monde les femmes et le parfum et on a mis dans la

    prière ma plus grande réjouissance. »

    Il nous informe par ce hadith qu’Allah lui a fait aimer de ce bas-monde deux choses : Les femmes et le parfum.

    Ensuite il -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit « Et on a mis dans la prière ma plus grande réjouissance. »

    La plus grande réjouissance est au-dessus de l’amour et ce n’est pas à travers toutes les choses

    que l’on aime que nous l’atteignions.

    Celle-ci est obtenue seulement par ce qui est le plus aimé, Le seul que l’on aime pour son

    entité et Celui-ci ne peut être qu’Allah ! [...]

    Ceci à cause de ce qui s’y trouve comme confidentialité avec Le Seul auprès duquel se

    tranquillisent les coeurs et s’apaisent les âmes.

    Le bien-être se trouve dans l’invocation, l’humilité, le rabaissement et particulièrement au

    moment de la prosternation.

    En effet, c’est dans cette position que l’adorateur est le plus proche de son Seigneur.1

    Comme le disait le prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- au muezzin :

    « Ô Bilal ! Repose-nous avec la prière ! »

    Ceci indique que le repos du prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- se trouvait dans la

    prière de même que sa plus grande réjouissance.

    Comme tout cela est bien loin de la parole de celui qui dit : « Venez ! Prions pour être

    débarrassés de la prière ! »

    La personne aimant vraiment Allah trouve son repos et sa réjouissance dans la prière.

    Alors que l’inconscient et celui qui s’est détourné n’ont rien de tout cela.

    Bien au contraire la prière est un poids énorme et très difficile pour eux.

    Dés qu’ils commencent à prier, c’est comme s’ils étaient debout sur de la braise ardente

    jusqu’à ce qu’ils la terminent.

    Et la prière qu’ils préfèrent, est la plus courte et la plus rapide, ceux-là n’ont aucune

    réjouissance dans la prière et leurs coeurs ne se reposent pas par elle.

    Et si le serviteur atteint la plus grande réjouissance par une chose et que son coeur se repose à

    sa rencontre, alors rien ne lui sera plus difficile que de s’en séparer.

    En revanche, celui qui doit faire la prière mais dont le coeur est vide du rappel d’Allah et de

    l’au-delà, qui a été éprouvé par l’amour de ce bas monde, la prière sera la chose la plus

    difficile pour lui.

    Et le plus détestable pour lui sera de la faire durer bien qu’il ait du temps libre, qu’il soit en

    bonne santé et qu’il ne soit pas occupé !

    Il faut savoir que la prière avec laquelle on atteint la plus grande réjouissance et avec laquelle

    le coeur se repose est celle qui regroupe les six points suivants :

    Premier point : La sincérité

    Ce point consiste à ce que le seul motif qui incite et pousse le serviteur à faire la prière soit :

    L’espoir en Allah

    L’amour porté à Son égard

    La sollicitation de Sa satisfaction

    L’affection envers Lui

    Le fait de vouloir se rapprocher de Lui

    L’application de Ses ordres.

    De telle sorte que le motif ne soit nullement un bien de ce bas-monde, bien au contraire, le

    serviteur prie en recherchant le visage de Son Seigneur (Le Plus-Haut) et Son amour, en

    craignant Son châtiment et en espérant Son pardon et Sa récompense.

    Deuxième point : La véracité et la loyauté

    Ce point consiste à consacrer son coeur à Allah dans la prière, en mettant toutes ses capacités

    pour rencontrer Allah en accomplissant celle-ci.

    En dédiant tout son coeur à la prière, en l’accomplissant de la meilleure manière et le plus

    parfaitement aussi bien en apparence que dans le caché.

    En effet, la prière a une partie apparente et une partie cachée.

    Sa partie apparente sont les gestes que l’on voit et les paroles que l’on entend.

    Alors que sa partie cachée est le fait de se recueillir, de surveiller ses actes, de consacrer son

    cœur à Allah, et de s’adonner totalement à Lui ; De sorte que le cœur ne se détourne pas de

    Lui dans la prière.

    Donc, la partie cachée de la prière est son âme, et sa partie apparente est son corps.

    Et si l’âme manque à la prière, elle sera semblable à un cadavre.

    Le serviteur n’a t’il pas honte de présenter une telle chose à son Maître !

    Pour cela, elle sera enroulée comme on enroule un habit et on frappera avec, le visage de son

    propriétaire.

    Puis elle dira : « Qu’Allah te perde comme tu m’as perdu ! »

    Par contre la prière dont l’apparent et le caché sont parfaits, s’élèvera en étant une preuve et

    une lumière comme celle du soleil jusqu'à ce qu’elle soit présentée à Allah, qui en sera

    satisfait et l’acceptera.

    Et elle dira alors : « Qu’Allah te préserve comme tu m’as préservée ! »

    Troisième point : Le suivi du prophète

    Ce point consiste, à ce que le prieur fasse tout son possible pour suivre le prophète -salla

    Allahou ‘alayhi wa salam- et qu’il prie comme le prophète.

    Qu’il se détourne de tout ce que les gens ont innové dans la prière, comme ajout ou

    diminution, ainsi que de toute chose qui n’a pas été rapportée comme venant du prophète (que

    la prière et la paix d'Allah soient sur lui) ou de l’un de ses compagnons. [...]

    Cela, sans se pencher sur les propos de ceux qui délaissent la parole du prophète -salla

    Allahou ‘alayhi wa salam- et sa sunna en disant : « Nous, nous suivons l’école d’un tel. »

    Ceci ne le délivrera pas auprès d’Allah et ne sera pas considéré comme étant une excuse

    valable pour celui qui s’est détourné de ce qu’il a appris de la sunna.

    Ceci, car Allah -ta’ala- a ordonné d’obéir à Son messager -salla Allahou ‘alayhi wa salam- et

    de ne suivre que son prophète. Il ne leur a pas ordonné de suivre autre que lui.

    Toutefois il est permis d’obéir à un autre que lui, si celui-ci ordonne ce que le prophète -salla

    Allahou ‘alayhi wa salam- a ordonné.

    En effet, toute parole, excepté celle d’Allah et du prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam est

    susceptible d’être prise ou d’être rejetée.

    Allah -ta’ala- a juré par Lui-Même que nous ne croirons pas jusqu’à ce que nous prenions le

    prophète comme juge dans nos disputes et que nous nous soumettions complètement à sa

    sentence.2

    Le fait de prendre comme juge autre que lui et de s'y attacher ne nous sera pas profitable et ne

    nous sauvera pas du châtiment d’Allah.

    Et il n’acceptera pas de nous cette réponse lorsque nous entendrons Son appel -ta’ala- le jour

    du jugement dernier.

    « Qu’avez-vous répondu aux Messagers ? » (Sourate 'le recit' verset 65)

    Il nous demandera certes ceci et Il attendra une réponse. En effet, Le Très-Haut a dit :

    « Nous interrogerons ceux vers qui furent envoyés des messagers et Nous interrogerons

    aussi les envoyés. »

    (Sourate 'El araf' verset 6)

    Le prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit :

    « Il m’a été révélé que vous serez éprouvés et interrogés à mon sujet. »

    C’est-à-dire l’interrogatoire de la tombe, celui à qui est parvenu une sunna du prophète -salla

    Allahou ‘alayhi wa salam- et l’a délaissée pour le dire d’un autre, viendra le jour du jugement

    dernier et saura qu’il était dans une énorme erreur.3

    Quatrième point : La perfection (El ihsan)

    Ce point consiste au fait d’être vigilant dans ces actes, que le serviteur adore Allah comme s’il Le voyait.

    Ce point ne se réalise qu’après avoir complété sa foi en Allah, en Ses Noms et en Ses Attributs.

    Qu’il atteste qu’Allah -ta’ala- est au dessus des cieux, établi sur Son trône, en train de parler

    pour ordonner et interdire, en train de diriger les affaires de Ses créatures.

    Comme s’il attestait l’ordre d’Allah descendant et remontant vers Lui.

    Comme s’il voyait les oeuvres des serviteurs présentées à Allah ainsi que leurs âmes lors de leurs décès.

    Le serviteur témoigne de tout cela avec son coeur ainsi qu’il témoigne des Noms et Attributs d’Allah.

    Et il témoigne qu’Allah est Celui qui subsiste par Lui-même et n’a besoin de personne et tout le monde a besoin de Lui.

    Il témoigne qu’Allah est le Vivant, l’Entendant, Le Clairvoyant, Le Puissant, Le Sage,

    L’Ordonnant, L’Interdisant, Il aime et déteste et Il agrée et se met en colère.

    Et il témoigne également qu’Allah fait ce qu’Il veut et juge ce qu’Il veut, qu’Il est au-dessus

    de son trône, rien ne lui est caché parmi les oeuvres de Ses serviteurs, leurs paroles ainsi que

    ce qu’ils dissimulent.

    Bien au contraire, Il connaît la perfidie des regards et ce que renferment les poitrines.

    "El ihsan" est la base de toutes les oeuvres du coeur.

    En effet, l’ihsan oblige la pudeur, la vénération, l’admiration, la crainte, l’amour, le repentir,

    la confiance, l’humilité, le rabaissement à Son égard (qu’Il soit glorifié) en coupant court aux

    doutes et aux insufflations de l’âme en consacrant le coeur et les préoccupations à Allah.

    Le rapprochement du serviteur auprès d’Allah se fera qu’en fonction de son "ihsan".

    Et par ceci les prières se différencient à tel point, qu’il arrive, que la distinction entre la prière

    de deux hommes, soit aussi grande que celle qu’il y a entre les cieux et la terre.

    Alors qu’ils se tiennent debout, s’inclinent et se prosternent exactement de la même manière.

    Cinquième point : La faveur

    Il consiste à témoigner que toute la faveur vient d’Allah -Ta’ala-, Celui qui a mis le serviteur

    debout à tel endroit, qui l’a préparé et qui lui a permis de se mettre debout avec son coeur et

    son corps pour Sa dévotion.

    Et sans Allah -Ta’ala- il n’y aurait rien eu de tout cela.

    Comme le souligne ces vers que les compagnons récitaient devant le prophète -salla Allahou

    ‘alayhi wa salam- :

    Par Allah, sans Allah nous n’aurions pas été guidés

    Et nous n’aurions ni donné l’aumône ni prié

    Et Allah -Ta’ala- a dit :

    « Ils te rappellent leur conversion à l’Islam comme si c’était une faveur de leur part. Dis

    : "Ne me rappelez pas votre conversion à l’Islam comme une faveur. C’est tout au

    contraire une faveur dont Allah vous a comblé en vous dirigeant vers la foi, si toutefois

    vous êtes véridiques". » (Sourate 'Les appartements' verset 17).

    C’est Allah -ta’ala- qui a rendu le musulman et le prieur comme Allah mentionne que son

    ami intime (Ibrahim) a dit :

    « Notre Seigneur! Fais de nous Tes Soumis, et de notre descendance une communauté

    soumise à Toi. » (Sourate 'La vache' verset 128.)

    Et Il -Ta’ala- a aussi dit :

    « O ! Mon Seigneur! Fais que j’accomplisse assidûment la prière ainsi qu’une partie de

    ma descendance. » (Sourate 'Ibrahim' verset 40.)

    Donc, la faveur est à Allah seul pour avoir rendu Son serviteur obéissant.

    Et ceci est l’un de Ses plus immenses bienfaits sur Son serviteur.

    Allah -ta’ala- a dit :

    « Et tout ce que vous avez comme bienfait provient d’Allah. » (Sourate 'Les abeilles' verset 53).

    Et Il a aussi dit :

    « Mais Allah vous a fait aimer la foi et l'a embellie dans vos coeurs et vous a fait détester

    la mécréance, la perversité et la désobéissance. Ceux-là sont les biens dirigés. » (Sourate 'Les appartements' verset 7).

    Ce point est l’un des plus importants et des plus utiles pour le serviteur.

    Plus il revivifie son unicité envers Son Seigneur, plus ce point chez lui sera complet.

    Parmi les choses profitables de la reconnaissance de la faveur d’Allah, c’est qu’elle

    s’interpose entre le coeur, et entre la vanité et la fierté provoquée par l’adoration.

    Ainsi, quand le serviteur témoigne qu’Allah -Ta’ala- est Celui a qui revient la faveur, Celui

    qui a permis et guidé à la réalisation de l’acte, ce témoignage le détournera de l’ostentation,

    de la fierté et de l’orgueil.

    Tout cela sera ôté de son coeur, il ne pourra pas s’enorgueillir de son acte.

    Cela sera aussi ôté de sa langue, il ne rappellera pas aux gens ses actions, et avec, il ne se

    gonflera pas d’orgueil.

    Ce sont là, les caractéristiques de l’action acceptée par Allah. [...]

    Sixième point : Le manquement

    Certes, même si le serviteur a fait tous ses efforts et tout son possible il aura quand même un manquement.

    Le droit d’Allah sur lui est supérieur à ce qu’il a fait.

    Ce qu’il doit présenter comme obéissance, adoration et servitude doit être largement supérieur à cela.

    Son immensité et Son excellence -Ta’ala- exigent une adoration qui Lui convienne.

    Et si les serviteurs des rois ainsi que leurs esclaves les servent en les vénérant, les honorant,

    les respectant, leur donnant de la considération, ayant de la pudeur à leur égard, en ayant peur

    d’eux et en les craignant, en étant loyaux, de telle sorte qu’ils consacrent à leurs rois leurs

    cœurs et leurs membres.

    Alors, qu’en est-il si c’est le Roi des rois et le Seigneur des cieux et de la terre ?

    Il en va qu’Il est plus en droit à être servi de la sorte, même d’avantage.

    Si le serviteur témoigne par lui-même qu’il n’a pas donné l’adoration qu’Allah est en droit de

    recevoir et même pas ce qui s’en rapproche, il sera certain de Son manquement.

    Il ne pourra alors faire autre chose que d’implorer le pardon et de s’excuser pour son

    manquement, son délaissement ainsi que son non-accomplissement de ce qui convient à Allah

    comme droit.

    Le serviteur a plus besoin qu’Allah lui excuse son adoration et Lui pardonne pour son

    manquement dans celle-ci que de demander une récompense pour son adoration.

    Et même s’il adore Allah comme il se doit, il n’aura fait que son devoir de serviteur.

    En effet l’action du serviteur et son dévouement envers son maître sont son devoir puisqu’il

    est serviteur et esclave de celui-ci, et s’il venait à demander un salaire pour son action et son

    travail, les gens le considéreraient comme stupide et insensé.

    Bien qu’en vérité il n’est pas son esclave et ne lui appartient pas, mais est bel et bien l’esclave

    d’Allah et Sa propriété, et ceci en tout point de vue.

    L’action du serviteur et son dévouement sont ses devoirs en tant que serviteur d’Allah et s’Il

    le récompensait, ceci ne serait que par pure bienfaisance, faveur et charité et ne fait en aucun

    cas parti des droits du serviteur.

    Par ceci, nous comprenons la parole du prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- :

    « Personne d’entre vous n’entrera au paradis par ses oeuvres. »

    Ils (les compagnons) dirent alors : « Pas même toi ? Ô messager d’Allah ! »

    Il répondit : « Pas même moi, sauf si Allah me comble de Sa miséricorde et de Sa

    bienfaisance. »

    Anas Ibn Malik -qu’Allah l’agrée- a dit :

    « On sortira au serviteur, le jour du jugement dernier, trois registres : un registre pour ses

    bonnes oeuvres, un autre pour ses péchés et un autre pour les bienfaits qu’Allah lui a donné.

    Le Seigneur (qu’Il soit exalté) dira alors à Ses bienfaits : « Prenez vos droits dans les bonnes

    œuvres de mon serviteur »

    Alors le plus petit des bienfaits se lèvera et prendra toutes les bonnes oeuvres du serviteur et il

    dira « Par Ta puissance, je n’ai toujours pas pris mon droit »

    Si Allah veut faire miséricorde à son serviteur Il lui fait don de ses bienfaits, lui pardonne ses

    péchés, et lui multiplie ses bonnes actions »

    Cette parole est authentique selon Anas. [...]

    Il y a dans cette parole de compagnon comme science et connaissance que ne peuvent

    percevoir que les doués de clairvoyance et ceux qui connaissent parfaitement Allah, Ses

    Noms, Ses Attributs ainsi que Ses droits. A partir de là on comprend la parole du prophète -

    salla Allahou ‘alayhi wa salam- dans le hadith rapporté par Abou Daoud et l’imam Ahmed

    d’après Zaid ibn Thabit, Houdaifa et d’autres :

    « Si Allah châtie les gens des cieux et de la terre, Il Le ferait sans être injuste envers eux.

    Et s’Il est Miséricordieux envers eux, Sa Miséricorde est meilleure que leurs actes. »

    [Gloire et pureté à Toi, ô Seigneur, que Ta louange soit proclamée.]

    Et Allah est le plus Savant.

     

    1°/ Le shaykh fait référence ici au hadith suivant : D'après 'Abû Hurayra -qu’Allah l’agrée-, l'Envoyé d'Allah -salla

    Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « Le Serviteur est plus proche de son Seigneur en prosternation, multipliez-y donc vos invocations ».

    (Rapporté par Mouslim.) Et Allah est le plus Savant.

    2°/ Le shaykh fait référence ici au verset suivant : « Non !... Par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants aussi

    longtemps qu'ils ne t'auront demandé de juger de leurs disputes et qu'ils n'auront éprouvé nulle angoisse

    pour ce que tu auras décidé, et qu'ils se soumettent complètement (à ta sentence). » Sourate 'Les femmes'

    verset 65. Et Allah est le plus Savant.

    3°/ Le shaykh fait référence ici au hadith suivant : D'après Asmà bint Abi Bakr -qu’Allah l’agrée-, le prophète salla

    Allahou ‘alayhi wa salam- a dit: « On m’a ainsi révélé que vous allez subir dans vos tombes une

    épreuve (tentation) qui serait identique ou comparable à celle de l’Antéchrist. On demandera à chacun de

    vous : « Que sais-tu de cet homme (Mohamed) ? » Le croyant ou le convaincu répondra : « C’est

    Mohamed le Messager d’Allah. Il nous a apporté les preuves évidentes et la bonne direction et nous avons

    répondu à son appel et l’avons suivi. Il est Mohamed (trois fois.) » On lui dira alors : « Dors

    tranquillement Ô pieux, nous savions bien que tu croyais en lui avec certitude. » Quant à l’hypocrite ou le

    sceptique, il répondra : « Je n’en sais rien, j’ai seulement entendu les gens dire quelque chose, et je l’ai dit

    aussi. » » Rapporté par Bukhari.

    Par l’imam Ibn Abî Bakr Ibn Qayyîm al-Jawziya

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  •  

     Louange à Allah et que la Bénédiction et la Paix d'Allah soient sur notre Prophète Muhammad ,sa famille, ses compagnons et quiconque suit sa voie.

    « Il n’y a pas de divergence entre les savants quant à la mécréance de celui qui

    abandonne [la prière] en reniant son obligation, si une personne comme lui ne peut

    ignorer [qu’elle est obligatoire].

    Par contre, si une personne telle que lui n’en connait pas l’obligation, comme celui qui

    vient de se convertir à l’Islam, ou qui ne grandit pas dans une terre d’Islam, ou dans un

    désert loin des contrées où se trouvent les savants : il ne sera pas jugé mécréant. (1)

    Il faudra d’abord lui faire connaître [l’obligation de la prière] et lui confirmer les

    preuves de son obligation ; si après cela il en renie toujours l’obligation : il devient

    mécréant. Mais si celui qui en renie l’obligation est quelqu’un qui grandit dans une

    contrée où se trouvent les savants : il devient mécréant dès qu’il la renie.

    Et il en est de même pour tous les piliers de l’Islam qui sont la Zakât, le jeûne et le

    pèlerinage : car ce sont les piliers de l’Islam et les preuves de leurs caractère obligatoire

    n’échappe quasiment à personne, vu que le Coran et la Sounna sont rependus ainsi que

    leurs preuves, ceci fait objet de consensus.

    Le seul qui puisse renier son obligation est celui qui s’entête contre l’Islam et refuse de

    s’engager à ses lois et d’accepter le Livre d’Allah, la Sounna de Son prophète et le

    consensus de sa communauté. »

    Source : Al Moughnî, tome 12, page 275.

    (1) C'est-à-dire : il n’est pas banni de l’Islam et reste musulman, tant qu’il est monothéiste

     Par l’Imâm Ibn Qouddâma Al Maqdissi

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  • Louange à Allah et que la Bénédiction et la Paix d'Allah soient sur notre Prophète Muhammad ,sa famille, ses compagnons et quiconque suit sa voie.

     Et les gens, en ce qui concerne l’accomplissement de leur prière, sont divisés en cinq niveaux:

     Le premier : Le niveau de celui qui est négligent et fait du tort à son âme : Il est celui qui échoue dans l’accomplissement correct des ablutions, de la prière en son temps, ses limites indiquées et dans l'accomplissement de ses piliers essentiels.

     Le deuxième : Celui qui préserve ses prières dans leurs temps appropriés et dans leurs limites indiquées, accomplit leurs piliers essentiels et accomplit ses ablutions avec soin. Cependant, son effort (dans la réalisation de ceci) est perdu par des chuchotements dans sa prière, donc il est emporté par des pensées et des idées.

     Le troisième : Celui qui préserve ses prières dans les limites indiquées, accomplit leurs piliers essentiels et s'efforce de repousser les chuchotements, les pensées et les idées. Il est occupé à la lutte contre son ennemi (Shaytan) pour qu'il ne vole pas de sa prière. À cause de cela il est engagé (à la fois) dans la prière et le jihad.

     Le quatrième : Celui qui est debout pour la prière, achève et perfectionne ses droits, ses piliers essentiels, exécute cela dans ses limites indiquées et son coeur est absorbé par la préservation de ses droits et limites indiquées, pour que rien n'en soit gaspillé. Son souci entier est dirigé vers son établissement, son achèvement et sa perfection, comme il doit être. Son coeur est immergé dans la prière et dans la soumission à son Seigneur le Glorifié.

     Le cinquième : Celui qui est debout pour la prière comme celui mentionné ci-dessus.Cependant, en plus de cela, il a pris et placé son coeur devant son Seigneur, regardant vers Lui avec son coeur avec attente, (son coeur) rempli de Son amour et de Sa force, comme s'il voyait Allah. Les chuchotements, les pensées e t les idées ont disparu et les voiles entre lui et son Seigneur sont levés. Ce qu’il y a entre cette personne et d'autres en ce qui concerne la prière, est supérieur et plus grand que ce qu’il y a entre le ciel et la terre. Cette personne est occupée par son Seigneur, enchanté par Lui.

     Le Premier type sera puni, on demandera des comptes au deuxième type, le troisième aura ses péchés et défauts expiés, le quatrième sera récompensé et le cinquième sera près de son Seigneur, parce qu'il recevra la part de celui qui fait sa prière le délice et le plaisir de son œil.

    Quiconque fait de sa prière, le délice et le plaisir de son oeil, aura la proximité de son Seigneur comme délice et plaisir de son oeil dans l’au-delà. Il sera aussi un plaisir pour l'oeil dans ce monde, car quiconque fait d’Allah le plaisir de son oeil dans ce monde, chaque oeil sera enchanté et satisfait de lui.

     

    Source : Al-Wâbil As-Sayib

    Par l’Imâm Ibn Al-Qayyîm (RahimahuAllah)

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