• La science de la relation à Allah

    Au nom d'Allah le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux, louanges à Allah Seigneur de l'Univers, que Sa Bénédiction et Son Salut soient sur le noble messager Mouhammad ibn AbdAllah ainsi que sur sa famille , ses compagnons et  ceux qui suivent la voie.

    Quant à la science de la relation à Allah (ilm al-mu’âmalâh), elle est la science des états du cœur, comme la crainte, l’espoir, la satisfaction, la véracité, la sincérité, et autre. C’est par cette science que se sont élevés les savants, et par sa réalisation qu’ils ont obtenu la notoriété, à l’exemple de Sufyân At-Thawrî, Abû Hanîfah, Mâlik, As-Shâfi’î et Ahmad.

    Le rang de ceux qu’on appelle les jurisconsultes et savants n’a été moindre qu’en raison de leur préoccupation pour les formes de la science, sans imposer à l’âme de parvenir à ses réalités et pratiquer ses subtilités.

    Tu vois ainsi le jurisconsulte parler du fait de s’interdire son épouse (ad-dhihâr), du fait, pour les époux, de se séparer en appelant la malédiction d’Allah (al-li’ân), des causes de la ressemblance de l’enfant à l’un des parents (as-sabq), ou de l’accusation d’adultère (ar-ramî), en détaillant ces ramifications qui accaparent tout son temps, sans qu’il ait besoin d’aucune de ces questions. À l’opposé, il ne parle pas de la sincérité, et ne met pas en garde contre l’ostentation, bien que ce soit pour lui une obligation individuelle dont la négligence peut conduire à sa perte ; alors que ce à quoi il s’adonne n’est qu’une obligation collective. Si on lui demande pourquoi il n’interroge pas l’âme concernant la sincérité et l’ostentation, il n’a pas de réponse. Alors que si on lui demande pourquoi il se préoccupe des questions de séparation par malédiction ou des accusations d’adultère, il répond qu’il s’agit d’une obligation collective. Il dit vrai, mais il lui échappe que le calcul est également une obligation collective, alors pourquoi ne s’en occupe-t-il donc pas ? En fait c’est son âme qui lui enjolive cela, car ce qu’elle recherche comme ostentation et célébrité s’obtient par la controverse et non par la pratique du calcul.

    Sache que bien des termes ont été modifiés, altérés, et attribués à des significations différentes de celles que visaient les pieux prédécesseurs.

    Parmi ceux-ci, le terme fiqh dont on a réduit le sens pour ne plus désigner que la connaissance des subdivisions et ses détails, alors qu’au premier siècle, le terme désignait la science de la voie vers l’au-delà, la connaissance des vices subtils de l’âme et de ce qui corrompt les œuvres, la force de la perception du caractère méprisable de ce bas-monde, l’intensité du regard porté vers les délices de l’au-delà, et la domination de la crainte sur le cœur. C’est pourquoi Al-Hasan Al-Basrî dit : « Le faqih est celui qui renonce à ce bas-monde, désire l’au-delà, se montre clairvoyant concernant sa religion, fait preuve de constance dans l’adoration de son Seigneur, montre de la retenue et n’attente pas à l’honneur des musulmans, s’abstient de toucher à leurs biens, et se montre pour eux de bon conseil. »

    Ainsi, ils attribuaient plus au terme fiqh la connaissance de l’au-delà, il n’était pas usité pour désigner spécifiquement les avis religieux, mais de manière globale et générale. Cette spécification a trompé certains et les à pousser se consacrer à la science apparente des avis religieux, et à se détourner de la science de la relation à l’au-delà.

    Le deuxième est le terme ‘ilm qui désignait la connaissance d’Allah et de Ses signes, c’est-à-dire Ses bienfaits et Ses actes vis-à-vis de Ses serviteurs. Mais on l’a spécifié pour ne plus désigner généralement que celui qui traite des questions concernant le fiqh, même s’il ignore tout de l’exégèse et des hadiths.

    Le troisième est le terme tawhîd qui désignait le fait de considérer toute chose comme venant d’Allah, de manière à se détourner des moyens et intermédiaires ; ce qui amenait à placer totalement sa confiance en Allah, et à être satisfait de Lui. Mais il est aujourd’hui réduit à un terme technique concernant les fondements ; ce qui était totalement réprouvable pour les pieux prédécesseurs.

    Le quatrième est le terme tadhkir et dhikr. Allah dit : « Rappelle, car le rappel profite aux croyants » (ad-dhâriyât, v.55)

    Le Prophète (salallahu ‘alayhi salam) dit : « Lorsque vous passez devant des jardins du Paradis, délectez-vous en. – Que sont les jardins du Paradis ? – Les assemblées de mention d’Allah. » (as-sahîhah, 2562) Mais on a attribué ce terme aux légendes et ce que comportent, de nos jours, les assises des conteurs comme divagations et calamités. Que celui qui s’adonne, dans ses exhortations, à évoquer les récits des anciens, sache que la plupart de ce qui est raconté à ce sujet n’est pas établi, comme ce qu’on rapporte de Yûsuf qui aurait défait sa ceinture, ou qu’il aurait vu Ya’qûb lui mordre la main, ou encore de Dâwud qui aurait envoyé Ûriyâ à la mort. Il est nuisible d’écouter ce genre d’histoires.

    Quant aux divagations et calamités, elles comptent parmi ce qui est de plus nuisible pour les gens du commun, car elles mentionnent l’amour, l’union, et la douleur de la séparation. Or la plupart des gens présents sont rustres, leur for intérieur est rempli de désirs et d’amour des belles apparences. Aussi, ces histoires n’agitent en leur cœur que ce qui est caché en leur âme, et elles y embrasent le feu des désirs, si bien qu’ils crient, et tout cela n’est que corruption.

    Ces divagations peuvent renfermer de fausses prétentions d’amour d’Allah, et cela comporte un tort immense. Ainsi, un groupe de paysans [qui y assistaient] a abandonné leurs champs et affiché ce genre de prétentions.

    Le cinquième est le terme hikmah qui désigne la science et sa pratique. Ibn Qutaybah dit : « L’homme ne devient sage que lorsqu’il réunit la science et la pratique. » Mais à notre époque ce terme est attribué au médecin et à l’astrologue.

    Source : L’Esprit de l’âme (mukhtasar minhâj al-qâsidîn)

    Traduit et publiés par les salafis de l’Est

    Copié de salafs.com

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